https://www.terraeco.net/spip.php?article54286
Pour sa fiscalité, Zara choisit le sur-mesure
mardi, 18 mars 2014 / Amélie Mougey

La recette de Zara pour dégager des profits faramineux avec des étoffes vendues trois fois rien ? Un soupçon de violation des droits humains, quelques atteintes à l’environnement, le tout nappé d’optimisation fiscale. C’est ce que révèle l’agence d’information financière Bloomberg qui s’est interrogée sur l’origine des 15 % de rentabilité d’Inditex, la maison-mère espagnole de l’enseigne. Le groupe, propriété d’Amancio Ortega Gaona, l’homme le plus riche d’Europe, a mis au point une stratégie qui lui a permis d’économiser 325 millions de dollars de taxes (234 millions d’euros) depuis 2009, dont 100 millions de dollars (72 millions d’euros) pour la seule année 2013, selon les calculs de Bloomberg.

La pièce maîtresse de ce système d’évasion fiscale légale est baptisé ITX Merken. Cette filiale gère le design intérieur des magasins, le droit d’utiliser le nom de l’enseigne et autres activités de second plan. Elle n’emploie que 0,1 % de la main-d’œuvre d’Inditex mais déclare 18 % de ses revenus. Un écart qui ne doit pas grand chose au hasard : ITX Merken est basée aux Pays-Bas et en Suisse, deux pays où les taux d’impôt sur les sociétés plafonnent respectivement à 23 % et 16 %. Ainsi, au titre du droit à utiliser le nom Zara, les magasins français, italiens - et autres nationalité impliquant un impôt sur les sociétés jusqu’à deux fois plus élevé - reversent leurs profits à cette filiale, privant les caisses des Etats hôtes de millions d’euros.

- A lire en anglais sur Bloomberg