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Tempêtes, intempéries… : Subir ou agir ?
vendredi, 28 février 2014 / Yannick Jadot /

Député européen Europe Ecologie, membre de la délégation officielle du Parlement européen à Cancún.

, / Emmanuelle Cosse /

Secrétaire nationale d’Europe Ecologie – Les Verts

, / Nicole Kiil-Nielsen /

Députée européenne EELV du Grand Ouest

, / Janick Moriceau /

Conseillère régionale EELV

Pour faire face à la multiplication des événements météo extrêmes, il est indispensable de réaménager notre occupation du territoire, estiment quatre élus Europe Ecologie - Les Verts.

Emmanuelle Cosse est secrétaire nationale d’Europe Ecologie – Les Verts (EELV). Yannick Jadot est député européen EELV du Grand Ouest. Nicole Kiil-Nielsen est députée européenne EELV du Grand Ouest. Janick Moriceau est conseillère régionale EELV.

Il y a quatre ans jour pour jour, les Français découvraient abasourdis les conséquences dramatiques de la tempête Xynthia sur la côte Atlantique, les 53 morts, les maisons dévastées, le littoral bouleversé. Tout l’hiver, la Bretagne a essuyé des tempêtes à répétition et a été noyée par des pluies sans fin. Il est évidemment impossible de relier un événement météo, aussi extrême soit-il, au dérèglement climatique en cours. Mais les scientifiques s’accordent sur le fait que, partout dans le monde, nous en vivons les premières conséquences. Si nous ne réduisons pas en urgence nos émissions de gaz à effet de serre, ils prévoient que notre vie quotidienne sera violemment percutée par la multiplication des canicules, tempêtes et cyclones, des sécheresses pour les zones arides, des précipitations pour les régions humides. Les zones côtières connaîtront quant à elles des submersions de plus en plus fréquentes et dramatiques.

La France a-t-elle seulement pris la mesure du défi climatique ? Sommes-nous vraiment condamnés à être les victimes d’un processus qui nous dépasse ? Des solutions existent pour modérer les conséquences du dérèglement climatique, mais elles dérangent : un kilowatt-heure (kWh) économisé sur la facture des ménages, c’est un kWh de moins dans le chiffre d’affaires d’EDF et d’Areva ; un litre d’essence économisé pour l’automobiliste, c’est un litre de moins dans le chiffre d’affaires de Total ! Il n’empêche : l’Ouest possède l’un des premiers potentiels européens en matière d’énergies renouvelables, terrestres et marines. A la France de choisir ! C’est l’enjeu de la loi de transition énergétique que le gouvernement doit présenter à la fin du printemps. C’est l’enjeu du paquet « climat-énergie » européen sur lequel les gouvernements doivent se décider en mars prochain.

400 000 emplois créés dans les renouvelables en Allemagne

Nous avons le choix entre subir et agir, entre les bénéfices de Total et la reprise en main par les citoyens de leur destin énergétique, entre la dépendance aux énergies fossiles ou l’autonomie énergétique. En Allemagne, où 400 000 emplois ont été créés ces quatorze dernières années dans les renouvelables, les citoyens n’ont pas seulement investi dans les économies d’énergie : ils « possèdent » directement ou à travers des coopératives la moitié des capacités de production des renouvelables. Comme à Béganne dans le Morbihan ou au Méné dans les Côtes-d’Armor ! Nous avons le choix. Entretenir la pression à l’urbanisation croissante du littoral et des zones à risque, artificialiser toujours plus les sols et constater impuissants les drames humains et économiques, ou nous doter d’un cadre strict de prévention des risques et organiser le débat démocratique à l’échelle régionale pour réaménager à l’horizon d’une décennie notre occupation du territoire. La lutte contre le dérèglement climatique, la transition énergétique et un aménagement des territoires qui protège ses habitants sont les composantes du projet de société, démocratique, qui nous permettra de reprendre la main sur quotidien comme sur nos vies. Chiche !




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