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Suisse : dix chiffres pour remettre les immigrés à leur place
mardi, 11 février 2014 / Cécile Cazenave

Plus de la moitié des Suisses ont dit oui à la limitation de « l’immigration de masse ». Le parti de droite populiste UDC a réussi son pari. Mais au fait, qui sont ces immigrés ?

Ce dimanche, plus de la moitié des Suisses (50,3%) ont dit oui à la limitation de « l’immigration de masse ». Cette proposition de l’UDC, parti de droite populiste, vise notamment à instaurer des quotas à l’immigration. L’occasion de se demander qui sont ces immigrés suisses.

- 23% : C’est la proportion d’étrangers dans la population suisse totale en 2013, selon le Département fédéral de justice et de police suisse. Ils représentaient 20,6% en 2007.

- Deux tiers des 1,8 million d’étrangers résidents permanents en Suisse viennent de l’Union européenne à 27 ou de l’Association européenne de libre-échange (Aele) (Islande, Norvège et Liechtenstein).

- 300 000 Italiens sont installés en Suisse. Ils constituent la nationalité la plus représentée parmi les étrangers au pays du gruyère. Mais ils sont talonnés par les Allemands, à raison d’un peu plus de 290 000 envahisseurs, puis les Portugais et les Français. Nos 107 000 compatriotes comptent pour 5,7% de la population de la Suisse.

- + 19% en un an : Parmi les ressortissants européens, les deux nationalités dont les effectifs augmentent le plus rapidement sont les Roumains et les Bulgares. Mais ce sont aussi les moins présents : un peu plus de 14 000 personnes en tout !

- Moins d’une personne sur dix : C’est la part des étrangers dans le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures, l’un des plus petits cantons et le moins peuplé, dans le nord-est, où la proportion d’étrangers est la plus faible du pays, mais où la population a voté à plus de 60% pour la « fin de l’immigration de masse ». Dans les cantons de Vaud et de Genève, dans l’Ouest, où plus d’un tiers de la population est étrangère, plus de 60% de la population a voté non.

- 49% : C’est la proportion d’étrangers entrés en Suisse en un an pour motif « d’activité lucrative ». En d’autres termes, ils viennent travailler. C’est la principale raison d’arrivée sur le territoire, bien avant le regroupement familial. Les réfugiés ne représentent que 1,2% des entrées.

- 565 000 travailleurs en plus depuis 2002. La force de travail suisse se porte bien. La moitié d’entre eux bénéficient d’autorisations de séjour à l’année ou de courte durée ou sont des frontaliers. Ces immigrés participent à l’augmentation du sacro-saint PIB. En Suisse, celui-ci a augmenté de 1,7% par an entre 2002 et 2012, et de 0,9% par habitant et par an sur la même période.

- Plus de la moitié des travailleurs en provenance de l’Union européenne et de l’Aele sont diplômés de l’université ou d’une grande école. Seuls 34% des Suisses le sont !

- Quatre à cinq milliards de francs suisses (entre 3,26 et 4,08 milliards d’euros) : C’est, d’après la Fédération des entreprises suisses, ce que pèse le 1% d’augmentation du PIB qui serait attribuable à la libre circulation des personnes, entrée en vigueur en juin 2002, qui permet aux citoyens de l’UE de résider et de travailler en Suisse, et aux citoyens suisses de bénéficier de ces mêmes droits.

- Trois fois, les Suisses ont approuvé l’accord sur la libre circulation des personnes avec l’Union européenne. En 2000, puis en 2005 et en en 2009 pour l’étendre aux nouveaux entrants de l’UE. La quatrième consultation fut fatale. On se demande bien pourquoi.