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Claire, 30 ans : « Il faut se blinder contre la culpabilité »
vendredi, 31 janvier 2014
/ François Meurisse / Rédacteur en chef édition |
Claire a quitté la région parisienne l’été dernier pour s’installer à Toulouse… et ne pas travailler, pendant un moment. Si tout n’est pas rose, elle en profite pour prendre son temps et s’investir dans l’associatif.
Faire une pause, dire stop, s’offrir une parenthèse… Vous en rêvez ? Eux l’ont fait. Et ils témoignent pour « Terra eco ». C’est le sens de cette nouvelle rubrique : « Aujourd’hui, j’arrête ».
Quel a été le premier pas ? La première démarche concrète ?
J’ai d’abord décidé de la ville : Toulouse. Ensuite, j’en ai parlé à ma cheffe et j’ai demandé une rupture conventionnelle.
Avez-vous changé votre façon de vivre pour dépenser moins ?
A Toulouse, la vie est beaucoup moins chère qu’à Paris. Du coup, c’est plus simple. Et puis, j’ai plus de temps pour faire des courses dans des endroits où c’est moins cher. J’ai le temps d’aller au marché et de cuisiner vraiment… Je ne suis pas frustrée côté consommation, car je n’ai jamais été très dépensière.
Avez-vous une date limite pour cette pause ?
Je m’étais donné un an. Mais parfois, je me dis que je reprendrai peut-être un boulot avant. Pour le moment, je m’investis dans des projets collectifs, comme bénévole : dans Partageons les jardins !, au Planning familial, dans des collectifs féministes, pour le Festival de ciné latino…
Qu’est-ce qui est compliqué ?
Il y a des moments difficiles, où on ressent une certaine culpabilité. On se dit : « Tout le monde bosse, et moi, je me la coule douce ! » Mais c’est pas si facile de se la couler douce ! C’est déstructurant de ne pas avoir d’activité, c’est un peu angoissant de ne pas avoir de rythme. Je me réveille moins tôt, mais pas à 14 heures non plus, plutôt 9 ou 10 heures ! J’ai une vie sociale plus importante le soir… donc je me couche plus tard. Mais le temps passe vite et je n’ai pas assez de temps pour lire, par exemple !
Avez-vous un conseil pour d’éventuels nouveaux candidats à la pause ?
Il faut se blinder contre la culpabilité. Quand on sort de Pôle emploi, on se sent comme une grosse merde. Ce n’est pas simple à gérer. Les conseillers ne sont pas en mesure d’entendre qu’on fait une pause… Ma conseillère me dit de mentir pour plaire à des employeurs ; moi, je lui mens en disant que je fais des recherches. C’est un jeu hypocrite, car de toute façon, ce n’est pas Pôle emploi qui pourra me trouver un travail.
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