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Grâce à la voiture sans les mains, bye-bye la bagnole pour chacun
vendredi, 17 janvier 2014
/ Karine Le Loët / Rédactrice en chef à « Terra eco ». |
Rouler sans conduire, c’est du confort et du temps en plus. C’est aussi l’occasion de créer un service de véhicules aux trajets optimisés et moins coûteux. Certains constructeurs se penchent sur ces autos-robots du futur.
Il est 18h, vous sortez du boulot. Une simple commande sur votre smartphone et voilà qu’une voiture pointe son nez, prête à vous reconduire dans vos pénates. Pas de chauffeur au volant. Le véhicule qui vous embarque est de ceux qu’on appelle « autonome ». Scénario de science-fiction ? Pas vraiment. Les constructeurs automobiles – PSA, Renault-Nissan ou encore Daimler prévoient l’avènement de ces véhicules-robots pour 2020. Un prolongement logique aux technologies déjà installées (régulateur de vitesse, assistance aux embouteillages, au stationnement…) notamment sur les véhicules haut de gamme.
« Passer du rêve à la réalité suppose de résoudre un puzzle compliqué et il est difficile de prédire quand nous serons certains que les pièces s’assemblent correctement. (…) [Mais] je pense que l’arrivée sur le marché de véhicules autonomes est inéluctable, et que ce changement façonnera de façon déterminante l’industrie automobile d’ici vingt ans », expliquait Laurent des Places, associé KPMG secteur automobile dans le communiqué de presse diffusé au moment de la sortie du rapport.
Avec sa voiture équipée d’une panoplie de capteurs, Google a en effet déjà parcouru 800 000 kilomètres sur les routes du Nevada et de Californie. Le géant de l’Internet a tout à gagner de cette nouvelle technologie « parce que les voitures utiliseront son outil de cartographie, un outil que les véhicules en circulation permettront, à leur tour, de mettre à jour. Google a investi énormément dans Streetview pour extraire du monde physique, de la connaissance », souligne Gabriel Plassat, qui développe davantage cette idée dans un post de son blog. Et comme le nombre de véhicules en circulation risque aussi de chuter avec l’optimisation des trajets, « ce n’est pas impossible que même s’ils annoncent que les véhicules seront disponibles en 2020, les constructeurs jouent en arrière scène pour que les choses n’avancent pas. Ajoutons à cela qu’il y a des difficultés juridiques à régler. »
Restera en effet à revoir le code de la route, le régime d’assurance (qui est responsable quand personne ne conduit ?), à assurer le respect de la vie privée (si tous les trajets sont connus d’avance, comment se protéger ?) ou à désigner l’opérateur idéal du service (un acteur privé ? Les collectivités locales ? L’Etat ?). Une fois ces difficultés surmontées, restera aussi à faire adopter ce système aux utilisateurs. « La jeune génération, de plus en plus connectée, entretient avec l’automobile des rapports différents de ceux des baby-boomers qui considéraient l’obtention du permis de conduire comme un rite de passage. La conduite est vécue comme une obligation et non comme un plaisir », assure KPMG dans son communiqué. « L’automobile a toujours un certain attrait, nuance Gabriel Plassat. Mais les gens qui sont sous contrainte économique expérimentent autre chose et se disent que ce n’est pas si mal. Ils diffèrent le renouvellement ou l’achat d’un véhicule. Et observent qu’ils peuvent faire sans. »
(1) Les coûts humains des accidents (secours, hospitalisations…) et matériels pour 2011 ont été estimés à 23 milliards d’euros par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière. (Voir PDF).
(2) Une autre étude cosignée par l’institut de recherche britannique CEBR (Centre pour la recherche économique et commerciale) et la société américaine d’infotrafic Inrix et publiée en décembre estimait, elle, à 5,9 milliards d’euros le coût financier des embouteillages dans 13 grandes zones urbaines françaises.