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Les « baleines-pilotes » échouent, le mystère reste entier
lundi, 6 janvier 2014
/ Karine Le Loët / Rédactrice en chef à « Terra eco ». |
En Nouvelle-Zélande, 39 globicéphales ont été retrouvés morts sur une plage. Mais pourquoi donc ces animaux viennent-ils régulièrement échouer en masse sur le rivage ? Revue d’hypothèses.
Des corps échoués balayés par les vagues sur une plage de Nouvelle-Zélande. Le spectacle laissé par les cadavres de 39 globicéphales – des baleines de six ou sept mètres de long – est saisissant (voir la vidéo publiée sur LeMonde.fr) mais loin d’être inédit.
Des hypothèses, les scientifiques en ont plusieurs. Mais de certitude point. Commençons par le commencement. Des échouages de mammifères, il y en a tout le temps. « En France, un millier d’animaux – phoques, baleines, dauphins… – sont retrouvés morts sur les côtes chaque année », précise ainsi Olivier van Canneyt, spécialiste des mammifères marins et chercheur à l’Observatoire Pélagis de l’université de La Rochelle (Charente-Maritime). Mais ces animaux-là sont, pour la majorité déjà morts en mer ou moribonds et arrivent au compte-gouttes sur le rivage. D’autres encore s’échouent en petit groupe : ils ont été victimes « d’un accident. Ils ont été par exemple piégés par la marée, l’aménagement du littoral, la topographie de l’estran et se retrouvent trop près des côtes », poursuit l’expert. On est encore loin du cas recensé en Nouvelle-Zélande : échouage de plusieurs dizaines d’individus, sans cause apparente.
Autre point commun à ces accidents, les animaux concernés. Il s’agit presque toujours de globicéphales ou de cachalots. « Ces espèces-là vivent plutôt en milieu océanique, en bordure de plateau, au large. Leur système de navigation n’est pas habitué aux côtes. A l’inverse, vous ne verrez presque jamais d’échouages spontanés de grands dauphins. Ceux-là évoluent toute l’année en milieu côtier où il y a très peu de fond », souligne Christophe Guinet.
Au delà des perturbations liées à l’homme – un sonar d’Exxon Mobil avait été désigné responsable de la mort d’une centaine de dauphins près de Madagascar en 2008 – d’autres causes sont çà et là évoquées par les scientifiques. Parmi elles, de possibles perturbations du champ magnétique terrestre dans certaines zones ou encore des bruits sous-marins liés à l’activité sismique sous-marine qui brouilleraient l’orientation des animaux. Des hypothèses qui restent encore à être démontrées avant que le mystère – déjà décrit par Aristote dans son Histoire des animaux – ne puisse un jour se lever.