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Les W.-C. en bref
jeudi, 19 décembre 2013 / Cécile Cazenave

Du sac à caca aux toilettes pour se soulager en milieu extrême, voici six inventions pour révolutionner les toilettes.

Sac à caca pour potager

Kibera, une banlieue de Nairobi, au Kenya, sert de laboratoire pour un sac à caca intelligent. Les citadins sans W.-C. ont souvent recours aux « toilettes voilantes » : ils défèquent dans un sac avant de le jeter au loin. Le Peepoo bag, de la société Peepoole, est un sac biodégradable de défécation, conçu pour être enterré dans un potager. Le contenu est transformé en fertilisant. Coût : 3 euros par mois. Malin, mais cher pour des pauvres.

Gates imagine le trône de demain

Le milliardaire Bill Gates croit en la vertu des gogues. En octobre, sa fondation a investi un million de dollars (730 000 euros) dans un projet de recherche, en partenariat avec le ministère des Sciences et Technologies indien. Objectif : inventer l’assainissement du futur pour le sous-continent. Depuis 2011, la fondation Gates a déjà attribué plusieurs bourses pour des projets de W.-C. capables de transformer les excréments et l’urine en électricité ou en eau potable.

Se soulager en milieu extrême

A Oulan-Bator, en Mongolie, Action contre la faim développe un projet de traitement de la merde en milieu extrême. Les yourtes se multiplient autour de la ville, et près de 200 000 latrines insalubres polluent les sols, dans un environnement qui peut atteindre – 35 °C. Un système de toilettes sèches surélevées et de compostage des excréments est en route depuis plusieurs années. Problème : le compost de caca y est tabou.

A boire dans ma cuvette

C’est bien de l’eau potable qui sert à évacuer nos excréments. Mais plusieurs obstacles empêchent de modifier cette aberration écologique. Les Scandinaves et les Allemands équipent, par exemple, certains immeubles en réservoirs de récupération d’eau de pluie. Mais cette eau gratuite ne génère pas de recettes pour les organismes d’assainissement. Elle nécessitera pourtant un traitement en bout de chaîne. Il faudrait alors, en compensation, augmenter le prix du litre d’eau potable. Sujet sensible…

Messieurs, merci de pisser assis

Deux physiciens de l’université Brigham-Young, dans l’Utah, aux Etats-Unis, se sont attaqués à l’épineuse question de l’éclaboussure d’urine sur la cuvette. Les conclusions de leur étude, visant la « minimisation du splash », sont les suivantes : la position assise, qui réduit à la fois la distance du jet et l’angle d’attaque sur la cuvette, est la plus favorable à la paix des ménages.

A Londres, les lingettes bouchent l’égout

Un « fatberg », un amas graisseux de 15 tonnes d’immondices – de la taille d’un bus à impériale – a failli faire déborder les égouts londoniens en août dernier. La faute aux lingettes jetées dans les toilettes plutôt qu’à la poubelle. Les égouts parisiens ne sont pas en reste. La consommation d’eau dans l’Hexagone ayant diminué d’un tiers en vingt ans (tant mieux), les problèmes se multiplient dans les tuyaux (dommage). Car l’eau sert de transport aux matières solides. Sans débit, elles stagnent.