C’est en voyageant dans le sud du pays que Sébastien Cailleux a modelé le concept de photographie équitable auquel les enfants des villages sont associés.

Faire parler de l’Afrique autrement qu’à travers ses guerres, ses coups d’Etat ou ses morts du sida, voilà le pari de Sébastien Cailleux lorsqu’il part l’an dernier en Ethiopie. Accompagné de Leikun Nahusenay, professeur d’art et Eyerusalem Abera, photographe, il se rend dans le sud du pays avec des sacs pleins de crayons de couleur et de feuilles à dessin. L’arrivée de fournitures crée l’événement dans ces villages dont les écoles manquent de matériel.

C’est là, dans la chaleur des salles de classe que naît le concept de « photographie équitable ». Les enfants dessinent, le photographe les immortalise. Et grâce à sa technique de multi-exposition – découverte un jour lors d’une erreur de manipulation –, Sébastien Cailleux « colle » un portrait d’enfant sur sa création graphique. Aujourd’hui, l’association Ecole d’Art au Village rétrocède 20 % à 30 % du prix des ventes de photographies à tous les Ethiopiens qui ont participé au projet. « Nous voulons montrer à ces jeunes, souvent tentés par l’exode, qu’ils peuvent rester dans leur village en vivant d’activités artistiques. » Ce travail sera exposé à Addis-Abeba à partir du 15 septembre. —

Contact École d’Art au Village Maison des Associations 41-43, rue Raymond du Temple BP123, 94300 Vincennes

Photos : Sebastien Cailleux