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Echantillon de maladies à sang chaud
lundi, 31 août 2009
/ Cécile Cazenave
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/ Steven Burke
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Avec le réchauffement climatique, certains fléaux pourraient trouver un nouveau souffle. De l’intoxication alimentaire à la maladie du sommeil, passage en revue.
LES INTOXICATIONS ALIMENTAIRES
Environ un cinquième de la population européenne est victime d’infections alimentaires chaque année. Selon les différents pays, la prévalence de la maladie augmente de 5 % à 10 % chaque fois que la température moyenne hebdomadaire monte, elle, d’un degré. Un rapport européen prédit 20 000 cas supplémentaires par an en 2030 et entre 25 000 et 40 000 en 2080.
Facteurs aggravants : le vieillissement de la population, l’urbanisation et la pollution atmosphérique.
Facteur aggravant : la pollution atmosphérique.
LA LEISHMANIOSE
Cette maladie parasitaire peut prendre deux formes, cutanée ou viscérale – plus grave. Elle progresse du bassin méditerranéen vers le Nord. En France, il existait quatre foyers traditionnels : les Cévennes, Marseille, les Alpes-Maritimes et la Corse. Aujourd’hui, les scientifiques ont identifié un foyer important dans le triangle Andorre-Lyon-Nice. La température est directement liée à l’activité des petits moucherons, appelés phlébotomes, qui transmettent cette maladie, notamment aux chiens. Plus de 90 % des cas mondiaux de leishmaniose viscérale se rencontrent en Inde, au Bangladesh, au Népal, au Soudan et au Brésil. Plus près de nous, la maladie est présente en Suisse, en Belgique, en Allemagne et au nord de la Croatie, et est annoncée au Royaume-Uni pour 2030. Seuls quelques dizaines de cas humains sont recensés chaque année en France.
Facteurs aggravants : modifications humaines du milieu et péri-urbanisation.
LA FIÈVRE À VIRUS WEST NILE
Ce virus d’oiseaux peut migrer vers les mammifères – hommes et chevaux – via les piqûres de moustiques. Il a touché la Camargue dans les années 1960 et le Maghreb, Israël, la République tchèque dans les années 1990. Quelques cas humains ont été signalés dans le Var en 2003. Les scientifiques s’interrogent sur l’influence que pourrait jouer le changement climatique sur la migration des oiseaux, puis la dissémination du virus en Europe. Une équipe de chercheurs français a étudié de près les voyages du héron garde-bœufs qui hiverne en Afrique du Nord, lieu de circulation du virus. Ce volatile remonte désormais beaucoup plus loin vers le Nord : lui qui passait habituellement l’été en Camargue se pose maintenant jusqu’en Belgique. Paradoxalement, le réchauffement climatique pourrait constituer une bonne chose contre ce virus : si les oiseaux passaient leur hiver sur la rive européenne de la Méditerranée, ils ne seraient plus en contact avec les zones à virus.
Facteurs aggravants : les voyages internationaux et les systèmes de santé défaillants.
Illustration : Steven Burke
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