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J’ai testé le régime sans gluten
jeudi, 26 septembre 2013
/ Laure Noualhat / Journaliste errant dans les sujets environnementaux depuis treize ans. A Libération, mais de plus en plus ailleurs, s’essayant à d’autres modes d’écriture (Arte, France Inter, Terra of course, ...). Il y a deux ans, elle a donné naissance (avec Eric Blanchet) à Bridget Kyoto, un double déjanté qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet. |
Noglu, ce n’est pas le nom du dernier canapé Ikea, mais celui de ma nouvelle diète. C’est décidé, je boude les protéines ennemies de mon transit. Quitte à les traquer sur toutes les étiquettes !
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Après avoir traversé le végétarisme bio et locavore, le sans frigo ou le sans déchet, voici une difficulté de plus à franchir : le « noglu », c’est-à-dire l’élimination totale du gluten dans les repas. C’est le dernier régime particulier à la mode. Novak Djokovic gagnerait ses matchs de tennis grâce à cela, et la sveltesse de Victoria Beckham lui serait directement attribuée. Et comme ce sont des modèles pour moi, je m’y colle.
Le gluten, késako ? Une famille de protéines que l’on trouve dans les céréales. Pourquoi faudrait-il l’éviter ? Pour faire sa chieuse comme toute la biobiosphère ! Plus sérieusement, pour une raison médicale tout ce qu’il y a de plus légitime : la maladie cœliaque, c’est-à-dire l’intolérance au gluten. Cette maladie génétique auto-immune déglingue l’intestin de 1 % d’entre nous, estime-t-on. Vous avez une peau dégueulasse, perdez vos cheveux, trimballez une constipation chronique ou êtes constamment fatigué(e) ? Allez vite vous faire diagnostiquer (Lire encadré au bas de cet article) ! Revenons-en à mon nouveau régime. Facile, me suis-je dit, il suffit de virer les produits à base de blé, d’orge et de seigle. Sauf que, à bien y réfléchir, le blé est partout : pâtes, quiches, pains, biscuits, farines, pizzas, hamburgers. Quant au gluten, on peut le retrouver dans des compositions insoupçonnées : tarama, condiments, charcuteries, surimi, bouillon cube, fromages persillés ou à tartiner, sauce soja, bière, certaines figues sèches (roulées dans la farine)… Bref, c’est pas de la tarte (huhuhu) d’être noglu.
(1) Liste disponible ici
Des malades pas imaginaires
S’interdire le gluten n’est pas un jeu pour tout le monde. D’après l’Association française des intolérants au gluten (Afdiag), 1 % de la population française serait concernée (environ 650 000 personnes), mais à peine 10 % à 20 % des malades seraient diagnostiqués. On pourrait donc multiplier par cinq ou dix le nombre de cas. La faute aux médecins, qui ne pensent pas forcément à la maladie cœliaque face à des symptômes extra-digestifs. Pourtant, il suffit d’une prise de sang, suivie d’une endoscopie, pour en avoir le cœur net. Pour les associations de malades, l’intolérance progresse. « Comme les diagnostics ont progressé depuis dix ans, il y a naturellement plus de malades qu’avant », confirme Brigitte Jolivet, présidente de l’Afdiag. Autre hypothèse : la boulangerie et la pâtisserie industrielles ayant besoin d’une panification rapide et facile, elles réclament des blés avec des taux de gluten de 12 % à 13 %, contre 6 % habituellement. « Aucune preuve scientifique ne vient valider cette hypothèse », tempère toutefois Brigitte Jolivet. —
Et vous, ralentir sur le gluten, ça vous tenterait ? Ou vous préférez passer l’arme à gauche plutôt que de rompre avec vos pâtes, hamburgers et biscuits préférés ? Dites-nous tout sur votre blog