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L’abus d’anglais peut provoquer des crashs
jeudi, 22 avril 2004
/ David Garcia
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/ Toad
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Un accident d’avion sur six serait dû à des erreurs de compréhension linguistique. Au point que l’aviation civile internationale planche sur une nouvelle langue de travail.
C’est le genre de révélation qui pourrait faire l’effet d’une bombe. 17% des accidents d’avion seraient dus à des erreurs d’interprétation linguistique, selon une étude de Kent Jones, un ingénieur de l’aviation civile américaine à la retraite.
Ainsi, en 1977, deux appareils sur le point de décoller de l’aéroport de Tenerife aux îles Canaries entraient en collision après que le pilote d’un avion de la compagnie KLM eut fait un contre sens. "La consigne de la tour de contrôle était ‘3 at take off 2’, mais en néerlandais ‘at’ a le même sens que le suffixe -ing en anglais", relate Kent Jones. Le pilote a donc cru qu’il avait l’autorisation de se mettre en mouvement alors qu’il était censé décoller après et non avant l’autre appareil. Conséquence de ce malentendu tragique : 583 passagers trouvèrent la mort dans ce qui reste à ce jour le plus grave accident de l’histoire de l’aviation civile internationale.
Or la langue de Shakespeare est bourrée de mots ambigus ou polysémiques quand "les conversations entre pilotes et contrôleurs aériens requièrent clarté et précision", toujours selon le rapport. Autre facteur de confusion : il existe pas moins de 38 langues dérivées de l’anglais britannique (sri lankais, jamaïcain, singapourien, ghanéen, irlandais, maori, arborigène, américain etc). De quoi rendre chèvre plus d’un contrôleur aérien...
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