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Le programme d’investissements d’avenir consacre 50% à la transition écologique : alerte au greenwashing ?
jeudi, 11 juillet 2013
/ Audrey Chabal
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Le Premier ministre a présenté, ce mardi, un plan décennal d’investissement : 12 milliards d’euros, dont la moitié allouée à l’écologie. Alors, coup de peinture ou coulée verte ?
Passons sur le pléonasme. Le Programme d’investissements d’avenir (PIA), présenté ce mardi par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à l’université de Jussieu, a pour objectif de prendre le relais du Grand emprunt lancé par François Fillon. Ce plan, étalé sur dix ans, sera doté de 12 milliards d’euros, dont la « moitié » consacrée « directement ou indirectement à la transition écologique et énergétique », a déclaré Jean-Marc Ayrault lors de la présentation.
« Intéressant », selon François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. « Opération de peinture en vert », pour Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement (FNE), qui rappelle « la récente éviction de la ministre de l’Ecologie ». Mais Matthieu Orphelin, de la Fondation Nicolas-Hulot ne croit pas trop à cette hypothèse : « La présentation du programme était prévue depuis plusieurs semaines. »
Parmi les motifs de satisfaction, l’accent mis sur le ferroviaire et les transports du quotidien, dans la droite lignée du rapport Duron rendu au gouvernement le mois dernier. Les trains Intercités seront ainsi tous renouvelés entre 2015 et 2025, a annoncé le premier Ministre, refusant de porter les investissements sur « des projets pharaoniques ». Mais Matthieu Orphelin tempère : « La priorité aux déplacements du quotidien, c’est bon, mais le gouvernement veut choisir le scénario 2 du rapport dans lequel sont proposés sept projets routiers. » Une proposition cependant appréciée : la maîtrise de la consommation énergétique grâce à des compteurs Linky qualifiés d’intelligents.
Recherche et université, aéronautique, économie numérique, santé... Le PIA, semble vouloir mettre au vert des domaines a priori sans lien direct avec l’écologie. Et en effet, à la veille de la présentation une précision d’importance a été ajoutée : « Tous les projets et appels d’offre auront tous des règles d’éco-conditionnalité. » « Ça peut-être très bien, si ça prend en compte des critères de sélection de projets, par exemple pour la rénovation des campus. Mais si c’est à la sauce greenwashing, ça n’apportera pas grand chose », souligne Matthieu Orphelin de la Fondation Nicolas-Hulot.