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Avec la « Cigg Seeds », votre cigarette fleurit
jeudi, 4 juillet 2013 / Amélie Mougey

Un designer anglais a inventé un mégot biodégradable contenant une graine. Jetée, votre clope se transforme alors en plante. Séduisante, l’idée peut-elle sauver nos trottoirs pollués ? Pas si sûr…

Fumer une clope, jeter son mégot et hop… planter un arbre. Et si, en un seul geste, votre tige devenait tronc ? Imaginez une petite graine planquée dans le talon de votre blonde qui n’attend que le moment où celui-ci ira se planter dans la terre pour pousser. Imaginez les 70 milliards de mégots jetés en France chaque année se transformer en jeunes pousses vert tendre.

L’idée de cette cigarette, encore non commercialisée, a germé dans le cerveau fertile d’un jeune Anglais. Un jour, Ben Forman, designer industriel et bricoleur à ses heures perdues s’est demandé « comment transformer une sale habitude qui dénature nos espaces verts en un moyen de les rendre plus luxuriants ? ». Celui qui n’était alors que le spécialiste packaging d’un industriel du biberon, est alors devenu l’inventeur de la « Cigg Seeds », le mégot biodégradable qui s’enracine. Futé.

Deux à douze ans pour se décomposer

Le hic c’est que les vestiges de nos 8 centimètres finissent souvent sur le pavé. Dans le caniveau ou au fond des égouts, les graines de Ben Forman ont plus de chances de moisir que de s’épanouir. Sur les 45 000 milliards de mégots jetés dans le monde chaque année, combien se changeront en arbre ?

Car pour que le fumeur ait la main verte, il faut aussi donner un coup de pouce à la décomposition de sa cigarette. Aujourd’hui, un mégot jeté nonchalamment sur le trottoir met entre deux et douze ans pour disparaître complétement. Pas sûr que la graine prisonnière reste vivace aussi longtemps, si jamais les sept minutes passées en apnée sous la fumée ne l’ont pas déjà terrassé.

En France, l’idée risque d’être rapidement balayée. Pour que des graines de mégots essaiment dans nos paquets, la loi devrait changer. Riche en dioxyde de titane et acétate de cellulose, le mégot est capable à lui seul de polluer un mètre cube de neige ou 500 litres d’eau. Aujourd’hui, une simple pichenette fait donc de vous un hors-la-loi mais pas encore un jardinier.

- A lire aussi : les mégots qui ne se plantent pas mais se tricotent. Ou encore les mégots de construction des moineau.