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Bridget Kyoto déteste… les soldes
mercredi, 26 juin 2013 / Bridget Kyoto /

Bridget Kyoto est un double déjanté de Laure Noualhat, journaliste, qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet.

Les liens de Bridget : page Facebook, Youtube

Bridget Kyoto ne fera pas les soldes, contrairement à 53% des Français qui les pratiqueront avec plaisir et non nécessité. Elle vous explique pourquoi.

Oh, c’est l’été ! Oh, les sandales jaunes que je n’ai pas ! Oh, le pantalon vert que les magazines féminins m’ont conditionnée à désirer (quoi, on est en plein été 2013 et vous n’avez pas de pantalon vert ?). Oh, cette profusion de fripes aux rabais monstrueux que même une ouvrière du Bangladesh pourrait s’offrir ! Il me les faut, dixit les pages de stylisme englouties dans la salle d’attente du gynéco. Pour accéder sans coup férir à cet orgasme transactionnel, les commerces ont inventé les soldes. Au départ, une idée généreuse du XIXe siècle : vendre les invendus de tissus. Très vite, le rite social s’est généralisé à tout, de sorte que deux tiers des Français s’y adonnent dans la joie. Saviez-vous que 53 % des acheteurs pratiquent par plaisir et non par nécessité (1) ? Ils ont l’impression de remporter une victoire sur le commerçant, en le forçant à réduire sa marge. Puis ils déculpabilisent comme des gros pollueurs : normal, lors de ce sacro-saint rendez-vous, chacun fait des économies en dépensant. C’est pas beau ça ? Malheureusement pour tout le monde, c’est la crise. De l’aveu de l’Institut français de la mode, pendant les derniers soldes, les boutiques ont vu leurs ventes baisser de 2 % par rapport à 2012. C’est couillon. Cela dit, pendant cette période, je trouve que les gens sont moches. Ils se lâchent, mettent leur cerveau au rabais, oubliant de se poser la question essentielle : en ai-je besoin ? —

(1) Selon une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie

Si vous détestez Bridget Kyoto (ou si vous l’aimez), dites-le-lui au bas de cet article.