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L’e-cigarette, on la jette dans l’e-décharge ?
vendredi, 7 juin 2013 / Audrey Chabal

Difficilement réparable, la cigarette électronique est composée d’éléments périssables. Jaune, bleue, verte ? Dans quelle poubelle devez-vous les jeter ?

« Ça ne se répare pas. » La sentence tombe, lapidaire. Mesdames et messieurs déjà accrocs à la cigarette électronique, ne tremblez pas. Votre « hit » – la sensation de contraction de la gorge au moment de l’aspiration – vous attend, en boutique ou sur Internet. Il vous suffira de racheter un élément, ou la totalité de la e-cigarette. Et de jeter l’ancienne. Mais où ? Poubelle jaune, bleu, verte, collecteur de piles ? Car cette cigarette-là est bien réelle et ne s’évapore pas en un clic.

Cyrille Le Berre, vendeur dans la boutique Bouffée d’air située dans le IIIème arrondissement de Paris, explique : « Avec la e-cig, les gens n’ont pas envie de se compliquer la vie, ça ne fonctionne plus, ils rachètent. » De toute façon, difficile de faire autrement. Les cigarettes électroniques étant fabriquées en Chine, les renvoyer sur place pour réparation aurait un coût bien supérieur au montant initial d’une e-cig, soit environ 30 euros.

Obsolescence programmée ?

Non réparable, donc, la e-clope est en plus composée d’éléments périssables. Obsolescence programmée ? Concrètement, la cigarette électronique se compose de trois éléments : la batterie, l’atomiseur – le petit tube qui contient la résistance permettant de chauffer le liquide lorsque l’aspiration est enclenchée – et la cartouche. L’atomiseur doit être changé « toutes les quatre à six semaines, selon la fréquence d’utilisation du vapoteur », explique Cyrille. Et la batterie ? Mystère et manque de recul sur la question. Quelques mois de vie, pas plus. Et puis il y a les recharges, goût café, framboise, piña colada, tabac... Avec un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout de nicotine.

Il arrive, parfois, sur certains modèles, que la résistance et la cartouche soient indissociables – dans ce cas on parle d’un « cartomizer ». Ce composant a une durée de vie de quatre à six semaines seulement, et est aussi celui que le vapoteur ne sait pas où jeter. Prenez une grande inspiration et choisissez votre poubelle. Certains sites de e-cigarette précisent : « Jetez vos batteries dans un conteneur spécial pour les piles. Pour les atomiseurs vous pouvez les jeter dans une poubelle. » Une poubelle, donc.

Ne pas écraser sa e-clope jetable sur la voie publique

Horreur, il existe même des e-clopes jetables. Comme les « vraies », sauf qu’il serait difficile de les écraser sur le trottoir. Leur durée de vie ? 150 à 300 « taffes », selon les modèles. Et alors, là, pas la peine de se creuser les méninges devant ses poubelles, l’instrument – qui coûte une dizaine d’euros – ne se démonte pas et se jette d’un bloc, dans un seul et même conteneur. Au vapoteur de choisir : privilégier la poubelle qui prendra en charge la pile, le cylindre métallique, ou la batterie ?

Et le produit lui-même, le « e-liquide » ? Dans la boutique du IIIème arrondissement, le gérant assure qu’il est moins toxique que le tabac. Et que les tubes sont en plastique recyclable. Ouf, on peut souffler.


Vie et mort d’une cigarette classique :

La cigarette, avant combustion, contient 2 500 composants plus ou moins naturels, parfums et arômes. En se consumant, elle évacue 4 000 substances chimiques avant de se transformer en mégot. Celui-ci mettra environ douze ans avant de se décomposer. Et sans parler du paquet, du transport, de la production qui sont aussi d’autres sources de pollution…