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2100 : les poissons migrateurs se volatilisent
lundi, 29 juin 2009 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

, / Agence Idé

Cap au nord. Face au changement climatique, des espèces comme le saumon, le flet ou le mulet-porc vont disparaître de certains territoires.

Pour Géraldine Lassalle, chercheuse à l’Institut de recherche finalisée de référence pour la gestion durable des eaux et des territoires (Cemagref), le début de l’aventure se situe en 1900. C’est à cette date que la scientifique remonte pour répertorier les 196 bassins dans lesquels évoluent 28 espèces de poissons migrateurs européens qu’elle a retenues. La chercheuse classe, cartographie, enregistre. Puis elle modélise selon différents critères l’évolution que vont connaître ces espèces à l’horizon 2100 en y intégrant une augmentation moyenne des températures de 3,4 degrés due au changement climatique.

Parmi les poissons sélectionnés pour la thèse publiée en 2008 par cette spécialiste d’écologie aquatique, on retrouve le saumon, la truite, mais aussi l’éperlan, la lamproie ou le flet. Les résultats de l’étude ne sont pas très rassurants pour nos poissons. Globalement, ils montrent que la hausse des émissions de gaz à effet de serre additionnée aux aménagements techniques liés aux activités humaines comme les barrages vont provoquer, dans les décennies à venir, une réduction sensible des espaces de vie des animaux concernés. On observe que très peu de poissons vont bénéficier du changement climatique et conquérir de nouvelles zones.

Plus une écaille d’éperlan

A l’inverse, des espèces comme le saumon, le flet ou le mulet-porc vont disparaître de certains territoires. C’est d’ailleurs déjà le cas. Beaucoup d’espèces mettent le cap au nord. Par exemple, on ne trouve plus la trace d’une écaille d’éperlan au sud de la Loire alors qu’il était localisé en Gironde il y a encore une décennie.

Pour autant, ces modèles ne sont pas capables de nous dire précisément de quelle façon ces espèces s’adapteront – ou pas – aux effets du changement climatique. Au-delà de leur implantation géographique, subiront-elles des mutations génétiques ? Modifieront-elles leur cycle de reproduction ? Les champs de recherche restent ouverts. Et les enjeux sont condidérables. Une étude publiée en mars par les Nations unies estime que 43,5 millions de personnes vivent directement ou indirectement (capture ou aquaculture) de la pêche sur le globe. 


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