Chuck Waterfield est le fondateur du site MFTransparency, une base de données sur les taux d’intérêt pratiqués par la microfinance. Il évoque certaines dérives que connaît un secteur parfois victime de son succès.

Comment est né MFTransparency ?

Chuck Waterfield : On s’est rendu compte que des institutions de microcrédit cachaient les véritables coûts de leurs services. Certaines annoncent des taux d’intérêt raisonnables mais le montant à rembourser chaque mois reste le même alors qu’il devrait décroître. D’autres ajoutent des frais additionnels. Ces pratiques peuvent doubler voire tripler les taux annoncés.

Comment procédez-vous pour établir votre base de données ?

C. W. : Nous demandons aux institutions d’un pays de nous transmettre leurs données et nous les mettons en ligne. Au Pérou et en Bosnie – nos deux pays tests –, la participation a été excellente. Mais nous pouvons aussi le faire sans la coopération des institutions.

Qu’apporte votre outil ?

C. W. : Les gens font ainsi plus attention aux prêts qu’ils contractent. De leur côté, les institutions deviennent plus compétitives. Mais l’autorégulation ne suffira pas, les gouvernements ont un rôle important à jouer. 

Illustration : Chloé Poizat

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