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Miss Bouffe raconte le sauvetage du soldat mimolette
jeudi, 23 mai 2013 / Miss Bouffe

Ce fromage mi-mou a gagné ses lettres de noblesse en Normandie. Depuis peu, les Américains n’en veulent plus et le retiennent… pour des questions d’hygiène.

La révolution orange n’est pas celle que l’on croit. Elle remonte au XVIIe siècle et à Colbert. En guerre contre les Provinces-Unies (les actuels Pays-Bas), les sujets de Louis XIV n’eurent plus le droit d’importer quoi que ce soit du pays ennemi, notamment ses fromages. On exigea des fermiers des Flandres qu’ils produisent une copie made in France de l’édam. La boule à pâte pressée fut marquée d’un sceau. Un colorant naturel issu d’un fruit exotique, le rocou, lui donna sa couleur. Ce fromage mi-mou finit par s’appeler mimolette et gagna ses lettres de noblesse en Normandie. L’« extra-vieille » y est désormais affinée dix-huit mois. Dans les caves, les cirons, des miniacariens, rongent la croûte pour laisser respirer le fromage, qui prend ainsi son arôme. Mais d’une frontière à l’autre, la guerre continue. Les mimolettes normandes sont retenues depuis peu dans un entrepôt par l’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments. Les Etats-Unis qualifient nos cirons de mites. Allergènes, qui plus est, et en quantité intolérable pour le système immunitaire. Une page Facebook « Save the mimolette » a été créée. Les Hollandais doivent se marrer… —

Seul accompagnement toléré par mon système immunitaire : une baguette fraîche. Je m’y risque même au petit-déj’.