https://www.terraeco.net/spip.php?article49618
|
Téléphérique : et s’il débarquait dans nos villes
mercredi, 15 mai 2013
/ Elsa Ponchon / Journaliste à Terra eco. Folle des bébés chiens, droguée au chocolat et mordue de nature. |
On l’emprunte pour dévaler les pistes de ski. Moins pour aller au boulot. Pourtant, le téléphérique fait rêver certaines villes françaises. Un nouveau mode de transport économique et rapide.
Station « Les Temps durables » à Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne. Les usagers attendent quelques instants sur le quai... avant de monter à bord d’une cabine de téléphérique. Un trajet en transport en commun d’un peu mois de 6 minutes jusqu’à la ligne 8 du métro parisien.
Un téléphérique en ville ? Non, le Val-de-Marne ne s’attend pas à voir surgir des montagnes au beau milieu de son territoire. Tout comme les villes de Brest ou de Toulouse, le département espère bien, à l’horizon 2017 ou 2018, étoffer son offre de transports en commun avec un projet de téléphérique urbain, reliant les communes de Créteil, Valenton, Limeil-Brévannes et Villeneuve-Saint-Georges. Téléval : 4,5 kilomètres de câble pour un budget évalué entre 40 et 50 millions d’euros.
A Brest (Finistère), le téléphérique (pdf) va assurer à partir de 2015 la traversée de la rivière Penfeld et la liaison entre le centre-ville et le plateau des Capucins. Son coût ? 15 millions d’euros. L’Aérotram de Toulouse permettra quant à lui d’ici à 2017 de connecter trois sites stratégiques séparés par la Garonne et une colline : l’Oncopole (cet ancien site AZF est devenu un centre de recherche contre le cancer), l’hôpital Rangueil et l’université Paul-Sabatier. Un projet à 45 millions d’euros. Ces deux projets ne survolent aucun espace privé, un des principaux obstacles à ce nouveau mode de transport. Les populations redoutent en effet que le téléphérique dégrade le paysage et la valeur de leurs propriétés. Elles craignent également son manque de sûreté.
« Un formidable espoir »
Téléval pourrait devenir le premier téléphérique urbain d’Ile-de-France. Le Stif, le Syndicat des transports en Ile-de-France étudie le projet et devrait rendre un avis d’ici l’été. « Un formidable espoir » pour les villes et notamment l’Ile-de-France selon Jean-Robert Mazaud, car « ce nouveau mode de transport répond à un bon nombre de problèmes auxquels on ne trouve pas de solution ». L’architecte travaille depuis quatre ans sur plusieurs projets de téléphériques urbains appelés « Trams du ciel ». L’un d’eux concerne notamment une liaison entre la gare d’Austerlitz et la gare de Lyon à Paris. « Les voyageurs, souvent chargés ou accompagnés par des enfants, sont obligés d’aller d’une gare à l’autre à pied, en traversant quatre carrefours plutôt dangereux. Pourquoi ne pas installer un câble sur 600 mètres. On apporterait une solution fabuleuse et sûre. » En tout, une vingtaine de projets sont à l’étude en Ile-de-France, à la Défense, à Romainville, à Bagnolet ou sur le plateau de Saclay. Pour autant, pas question de couvrir le département de téléphériques à tire-larigot. « Les télécabines doivent être conçues comme un complément, totalement intégrées et dessinées pour le milieu urbain, dans un objectif d’amélioration de l’offre. Elles apportent un nouveau souffle à la ville. C’est un système assez magique », conclut Jean-Robert Mazaud.