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Après le Bangladesh, la fin des « ateliers du monde » ?
mardi, 14 mai 2013 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Comme le Bangladesh, bien des économies ont eu leur « phase T-shirt » dans l’histoire, nous rappelle ce mardi Adam Davidson dans le New York Times. Au Cambodge, en Chine, et même en Angleterre à la fin du XVIIIème siècle, un même scénario s’est répété. Des paysans miséreux rejoignent la ville pour travailler à l’usine dans des conditions difficiles et contre un salaire très faible mais bien meilleur que celui des champs. L’économie se développe et les progrès sociaux sont lisibles. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus de paysans à exploiter. Les usines à « T-shirt » déménagent alors dans un pays plus pauvre. Dans le premier pays, d’autres usines produisent alors de meilleurs produits avec des employés mieux payés et plus qualifiés, ou alors l’économie stagne, comme à Haïti. Quel avenir se dessine au Bangladesh ? Cette fois-ci les usines vont probablement rester, même si les conditions de travail et les salaires progressent. Car, à part peut-être en Birmanie, plus aucun pays ne compte assez de pauvres pour faire tourner ces usines. « C’est peut-être au Bangladesh que s’achève le voyage séculaire du T-shirt », conclut Adam Davidson.

- Une analyse passionnante à lire (en anglais) dans le New York Times.]