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A Tchernobyl, on soigne enfin les riverains
mardi, 30 avril 2013
/ Novethic / Le média expert du développement durable |
27 ans après l’accident de Tchernobyl, 100 000 personnes vivent encore en zones contaminées. Un centre médical fraîchement inauguré va permettre d’assurer un suivi médical des populations.
Aujourd’hui encore, quelque 100 000 personnes vivent dans les zones contaminées par la terre ou par l’eau suite à l’accident de Tchernobyl. Les problèmes y sont nombreux, même pour satisfaire aux besoins fondamentaux d’accès à l’eau ou à une alimentation saine. La population se trouve également « confrontée à des traumatismes psychologiques sévères et on observe des conséquences sur les nouvelles générations, qu’elles aient ou non quitté les zones contaminées depuis, dues aux carences pendant l’état de grossesse des mères », rapportait ainsi Nicolas Imbert, directeur exécutif de Green Cross France et territoires au retour de son voyage sur place l’an dernier. A l’époque, il dénonçait un « suivi médico-social largement insuffisant » pour les populations et de nombreux efforts à assurer pour mettre en place « un suivi sanitaire et social de proximité » et permettre une production et une consommation de denrées alimentaires non contaminées.
Le centre médical assurera un suivi médical et épidémiologique des victimes tout en leur assurant le niveau d’information et d’aide médicale nécessaires pour limiter l’impact sanitaire continu de la radioactivité dans l’environnement. Par ailleurs, pour éviter la combustion de bois contaminé, un incinérateur équipé de filtres va être mis en marche. Il empêchera la dissémination de radioactivité dans l’environnement. Enfin, une serre va permettre de cultiver des aliments sur des terrains non contaminés.
Plus de peur que de mal a cependant affirmé la porte-parole de la centrale de Tchernobyl. Trois mois plus tard, l’IRSN, qui s’était déjà exprimé en ce sens en février, confirme. « L’incident n’a causé ni victimes ni dommages à l’environnement, affirme Michel Chouha. Il n’a pas concerné directement le sarcophage mais il a naturellement soulevé la question de l’impact sur ce dernier de l’effondrement partiel de structures contigües ». De fait « un écroulement du sarcophage aboutirait à la mise en suspension de poussières radioactives qui pourraient, à nouveau, contaminer le voisinage du site », précisait l’IRSN dans un document publié à l’occasion des 25 ans de Tchernobyl) par le consortium Novarka (Bouygues + Vinci) qui doit permettre d’assurer une étanchéité totale des ruines radioactives du réacteur détruit. Cette nouvelle arche de béton et d’acier, de 108 mètres de haut (deux fois l’arc de triomphe), 162 mètres de long et de 25 000 tonnes, est prévue pour être opérationnelle en 2015, pour au moins 100 ans. Au vu de la radioactivité aux alentours immédiats du site, il faut savoir que les éléments de structures sont préfabriqués en usine, en Italie et assemblés dans une zone distante d’une centaine de mètres du sarcophage actuel. Tous les employés intervenant sur le chantier, environ 1200, sont d’ailleurs suivis individuellement et les doses radioactives qu’ils reçoivent sont mesurées.
(1) Aujourd’hui, l’investissement de l’Union dans les projets socio-économiques autour de Tchernobyl tourne autour de 10 millions d’euros, précise la Commission européenne dans un document sur son implication dans la région (« EU work on nuclear safety in Chernobyl »).
Cet article de Béatrice Héraud a été initialement publié sur Novethic le 26 avril 2013
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