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Notre-Dame-des-Landes : le logement en question
mercredi, 24 avril 2013 / Simon Barthélémy

100 000 nouveaux habitants devraient débarquer d’ici à vingt ans dans l’agglomération nantaise. Le transfert de l’aéroport va-t-il libérer des terres ou tout simplement déplacer le problème de l’étalement urbain ?

Face à la démographie de la région – on y attend 100 000 nouveaux habitants d’ici à 2030 –, le transfert de l’aéroport pourrait libérer des surfaces au cœur de l’agglo nantaise, et limiter l’étalement urbain, affirment les pro aéroport. Selon la communauté urbaine Nantes Métropole, la levée du Plan d’exposition au bruit (PEB), qui limite les constructions près de l’actuel aéroport, autoriserait la création de 6 000 logements, dont 4 800 pour la seule ZAC (zone d’aménagement concerté) des Isles, à Rezé. De quoi loger plus de 15 000 personnes. Les anti de l’Acipa répliquent que le projet actuel de ZAC ne comporte que 800 logements et qu’une partie de la zone est soumise au risque d’inondations. Ils jugent que seuls 4 000 habitants pourraient rejoindre le sud de l’agglo, exclusion faite de Saint-Aignan-de-Grandlieu, qui n’en fait, selon eux, pas partie.

« Nos estimations ne tombent pas du ciel, rétorque Thierry Violland, directeur de l’Agence d’urbanisme de l’agglomération nantaise. Nous n’envisageons pas seulement de construire dans les espaces libérés, mais de densifier les zones déjà urbanisées. » Françoise Verchère, porte-parole du Comité des élus doutant de la pertinence de l’aéroport et conseillère générale (Parti de gauche), estime, elle, que « pour parvenir à 16 000 habitants, il n’y aurait qu’une possibilité : transformer le quartier des Couëts, à Bouguenais, pour que les maisons cèdent la place à de petits immeubles collectifs. C’est possible, mais dans vingt à vingt-cinq ans. Or, on peut d’ores et déjà construire dans la zone D du PEB (faiblement exposée au bruit) sans faire de coûteux travaux d’insonorisation. » L’élue rappelle aussi que « le Sud Loire a certes besoin de logements, mais surtout de rattraper son retard en termes d’emplois. Pourquoi densifier si l’on perd 1 800 emplois avec le transfert de l’aéroport ? Il faudra bien que ces salariés déménagent aussi… »

L’étalement urbain serait alors seulement déplacé. Thierry Violland souligne que les élus négocient un périmètre de protection des espaces agricoles et naturels – 19 000 hectares sanctuarisés entre le nord de l’agglomération et l’Aéroport du Grand Ouest. « Mais tous les maires concernés ne l’ont pas encore validé, car certains préfèreraient construire encore », assure Françoise Verchère. —