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Bridget Kyoto déteste… le cap sur la croissance
mercredi, 24 avril 2013 / Bridget Kyoto /

Bridget Kyoto est un double déjanté de Laure Noualhat, journaliste, qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet.

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« Mon cap, c’est la croissance. » Le président a récemment affirmé ça devant des millions de Français à la télé. Cher président, je crains le pire : vous ne savez donc pas ? Personne ne vous a prévenu ? Mon Dieu, quels filous, ces conseillers politiques ! Venez me voir, on boira un cubi bio et je vous expliquerai. Le cap est une direction souhaitable mais difficilement atteignable lorsqu’on navigue en eaux troubles. Or, voyez-vous, les temps, comme les eaux que vous traversez, sont troubles. Votre boussole est pétée, le ciel voilé, le sextant inutile. Dans l’idéal et surtout dans le passé, c’était un bon cap, bébête mais pas complètement inintéressant. On pouvait le tenir à condition de godiller sur un océan infiniment plat, sans houle, ni horizon.

Mais, à force de voguer sur lui en se foutant de ses limites, cet océan en a ras-la-vague d’être pollué par les rebuts d’un système économique malade. Outre le fait qu’on le gorge de bouts de plastique, qu’on le vide de ses occupants et qu’on le transforme en milieu acide, hostile à toute vie. Sur votre Titanic, en mauvais Monsieur Loyal, vous persistez à annoncer les prochains morceaux joués par l’orchestre – qui ne donnent pas envie, hein, moi je vous le dis –, alors qu’il faudrait préciser aux croisiéristes où se trouvent les canots de sauvetage. Votre cap n’existe plus, il a disparu derrière le mur écologique. —