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Notre-Dame-des-Landes : l’aéroport suspend son vol
mardi, 9 avril 2013 / Simon Barthélémy

Dans son rapport remis aujourd’hui au gouvernement, la commission du dialogue sur le futur Aéroport du Grand Ouest, confirme « l’utilité du projet », mais demande des améliorations.

La commission du dialogue sur le futur Aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont le rapport était très attendu, a fait un pas dans le sens du gouvernement. Elle a néanmoins demandé que soit amélioré le bilan du projet, notamment son impact sur l’agriculture et les zones humides. Des demandes qui risquent de fortement retarder le début des travaux.

« La saturation inévitable de la plateforme de Nantes-Atlantique » rend, selon cette commission, nécessaire le transfert de l’aéroport nantais vers Notre-Dame-des-Landes, notamment pour des questions de nuisance sonore. Mais les membres de la commission présidée par Claude Chéreau, après trois mois d’auditions au cours desquelles ils ont entendus 200 personnes, pro et anti aéroport confondus, demandent des clarifications : sur l’organisation du réseau des infrastructures de transport à l’échelle interrégionale, sur les liens entre le futur aéroport et les métropoles de Rennes et de Nantes, et sur le projet urbain sur le site de Nantes-Atlantique.

Le casse-tête de la compensation

Le texte de la commission du dialogue, tout comme les rapports de l’impact du projet sur l’agriculture, et celui de l’expertise scientifique, également rendus hier au gouvernement Ayrault, exigent également de « limiter l’impact du projet sur les terres agricoles ou les espaces naturels ». Et surtout d’ « améliorer la méthode de compensation des zones humides impactées par le projet » - en clair, la sauvegarde ou la restauration d’autres écosystèmes en « remplacement » du bocage artificialisé. « Il appartient aux maîtres d’ouvrage (Vinci) et aux services de l’Etat », précisent-ils, de décliner ces recommandations dans les prochains arrêtés sensés mettre le projet en conformité avec la loi sur l’eau.

Cela s’annonce être un sacré casse-tête : comment compenser la destruction des zones humides sans nuire aux agriculteurs victimes d’une double peine – l’utilisation de terres pour l’aéroport, et d’une surface plus grande encore pour la compensation ? Cela suffira-t-il à répondre aux attentes de l’Union européenne quant au respect de ses directives sur l’environnement ?

Un retard de seulement quelques semaines est annoncé pour le projet, dont la construction devait démarrer cette année. Mais personne ne s’imagine que les débats sur le développement économique et sur l’agriculture de la Bretagne et des Pays-de-Loire, recommandés par le rapport, aboutiront en quelques jours.