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Joël Lavergne, ingénieur en éclairage public
dimanche, 24 mars 2013 / La rédaction de Terra eco

S’ils le croisaient en pleine nuit dans une ruelle illuminée, les noctambules toulousains remercieraient sans doute Joël Lavergne. Sans lui et son équipe, pas de lumière sur leur trajet.

Depuis trois ans, cet ingénieur responsable du service éclairage public de la cité consacre une partie de ses soirées à explorer la Ville rose. "Dans ce métier, il faut être motivé pour aller voir sur le terrain ce qu’il se passe la nuit. On peut alors faire des corrections in situ."

Difficile, autrement, de régler les problèmes d’éclairage. "Contrairement aux architectes et à leurs logiciels 3D, les simulations lumière sur ordinateur ne sont jamais assez bonnes."

Des LED a puissance modulable qui s’intensifient au passage des piétons

Piloter les 65 000 points lumineux de la ville exige un vrai travail d’équipe. Chaque nuit, quatre agents tournent pour vérifier que tout fonctionne. Pour Joël, ces responsabilités managériales se doublent d’un "devoir d’excellence" : "Nous sommes extrêmement vigilants quant à la consommation d’énergie qu’implique notre activité."

Depuis 2009, les lampadaires du centre-ville fonctionnent avec des LED à puissance modulable, qui s’intensifient au passage des piétons. La maîtrise de la consommation énergétique est un enjeu, mais la sociologie de la lumière est aussi à prendre en compte.

En intégrant la collectivité, Joël a compris "que l’on éclairait des êtres humains". Des passants sensibles à l’intensité d’un lampadaire, des Toulousains désireux de se sentir en sécurité : l’ingénieur apprend à cerner les besoins pour pouvoir éclairer correctement. "Un peu comme au théâtre !"

La difficulté ? Rationaliser cette puissance : ne pas chercher à reproduire la lumière du soleil en pleine nuit, mais plutôt créer des ambiances adaptées à notre rythme biologique.