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Stéphane Joly, ingénieur en génie sanitaire
dimanche, 24 mars 2013 / La rédaction de Terra eco

Sa maxime favorite est de César : "Si tu veux terrasser ton ennemi, apprends à le connaître." C’est ainsi que Stéphane Joly peut raconter par le menu détail la vie des insectes marchants, rampants et volants. Car ses ennemis sont nombreux et nuisibles.

Ce commercial de formation, devenu directeur de l’activité "sanitec"du groupe SGS France, est entré dans la branche du génie sanitaire par hasard et s’est passionné pour la lutte contre les infestations. Une activité vieille comme le monde, mais en pleine révolution.

Reçues, il y a encore une vingtaine d’années, par la porte de derrière, ses équipes dialoguent aujourd’hui avec les services qualité des entreprises. "L’évolution des standards de qualité est un passage obligé, même pour les plus réticents. Ne pas respecter les méthodologies reviendrait à se couper des grands appels d’offre", estime Stéphane Joly.

Pharmaceutique, agroalimentaire ou défense nationale

Parmi ses clients, l’industrie agroalimentaire, mais aussi la chimie fine, l’industrie pharmaceutique et des secteurs plus inattendus, comme la défense nationale. "Imaginez les conséquences économiques dévastatrices que pourrait entraîner une problématique de rongeurs ou d’insectes sur des équipements électroniques de pointe !"

De pointe, la riposte l’est également. Les inspecteurs sous ses ordres appliquent des méthodes quasi militaires : analyse de sites et de leur environnement, rapportage informatique et transmission immédiate des données de terrain, synthèse des évolutions d’infestation, diagramme des populations…

Quant à l’aspect chimique de la guerre, ne lui parlez surtout pas de dératisation à l’ancienne ! "Il est aujourd’hui hors de question de noyer un site sous diverses molécules ayant un effet lance-flammes. Nos moyens de lutte sont devenus chirurgicaux."

Monter au front avant qu’il ne soit trop tard

D’autant que le Grenelle de l’environnement est passé par là : "L’utilisation des produits phytosanitaires est entrée dans une nouvelle ère, soumise à de plus en plus d’accréditations et d’agréments divers."

Pour celui qui utilise les noms latins des bestioles quand il se retrouve en congrès avec ses homologues, il faut monter au front avant qu’il ne soit trop tard. Car l’augmentation des températures et les bouleversements environnementaux provoqueront, tôt ou tard, des migrations d’espèces et le développement de prédateurs là où on ne les attendait pas.

"La climatologie est devenue un élément intégré dans les politiques de prévention." En attendant les barbares, ce chevalier du Mérite agricole affûte ses armes.