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Catherine Jeandel, océanographe
dimanche, 24 mars 2013 / La rédaction de Terra eco

En quoi consiste votre spécialité ?

L’océan est un fluide dans lequel il y a une vie, mais il est aussi une solution dans laquelle tous les éléments chimiques que l’on connaît sur terre sont présents. Par exemple, les algues utilisent des nutriments dissous dans l’eau pour vivre.

Dans cette chimie marine, il existe des éléments plus pratiques que d’autres parce qu’ils sont "bavards" : quand vous voulez savoir d’où vient une rivière, vous mettez des colorants dans toutes les sources et vous retracez le parcours.

Mais un courant océanique, c’est cent fois plus puissant que la somme des rivières du monde. Pour nous aider à comprendre les dynamiques qui génèrent les grands flux, on repère certains éléments qui vont nous servir de "colorants". Ça peut être le fer ou des terres rares : ils vont nous servir de chronomètre.

Quel est l’impact de vos recherches ?

La recherche n’a pas besoin d’impact pour être intéressante. On peut chercher simplement parce qu’on se pose des questions. Et je défends cette recherche qui peut paraître inutile au premier abord.

Mieux comprendre les flux entre les continents et les océans, le fonctionnement de l’océan, son lien avec le climat, est extrêmement important : c’est un enjeu de société dont l’impact n’est pas immédiat, mais sera décisif.

Vous attachez une grande importance à la transmission…

Cela fait partie intégrante de mon métier : aller vers les citoyens et leur donner les clés pour décoder. C’est essentiel, mais malheureusement, ce sont toujours des heures supplémentaires, que nous devons assumer seuls, sans moyens !