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Viande de cheval : « L’industrie agroalimentaire nous fait avaler n’importe quoi ! »
lundi, 11 février 2013
/ Michèle Rivasi / Michèle Rivasi est députée européenne, vice-présidente du groupe des Verts/ALE au Parlement européen. |
Pour faire des économies, les industriels trompent volontairement le consommateur, estime la députée européenne Europe Ecologie - Les Verts Michèle Rivasi.
Après l’affaire de la vache folle, mais aussi plus récemment d’Escherichia coli, se retrouve-t-on face à un nouveau dysfonctionnement agroalimentaire européen d’ampleur avec l’affaire de la viande de cheval remplaçant la viande de bœuf dans les produits surgelés ?
Il y a là sans aucun doute une vaste tromperie volontaire, et donc criminelle, au détriment du consommateur qui ne sait plus ce qu’il a dans son assiette. La viande de cheval, beaucoup moins chère en Roumanie qu’en France, a été utilisée dans des produits de grande consommation afin de faire des économies, le tout dans l’absence la plus totale de transparence. La situation est invraisemblable et incompréhensible : les différents maillons de la chaîne d’approvisionnement rejettent chacun la faute sur les autres et la viande apparaît au centre d’un business ressemblant fortement à la spéculation financière. Au-delà des problèmes générés par un excès de sous-traitance (1) et au-delà de la nécessité de raccourcir les circuits d’approvisionnement pour éviter ce genre de surprise désagréable, se pose la question des risques sanitaires. En effet, il apparaît vraisemblable que ces chevaux roumains aient été porteurs du virus du sida du cheval. Ont-t-ils été traités au phénylbutazone, un médicament vétérinaire anti-inflammatoire fréquemment utilisé dans l’élevage équin qui présente un risque pour la santé humaine ? Toute la lumière doit être faite sur cette affaire et les Etats membres de l’Union européenne doivent coopérer de manière exemplaire.
L’UE impose aujourd’hui aux éleveurs le puçage électronique (Rfid) de leur bétail. A quoi peuvent bien servir de telles usines à gaz réglementaires, aussi coûteuses que contraignantes ? Une seule solution pour s’assurer de la qualité des produits apparaît : rapprocher le producteur du consommateur, manger local en privilégiant les circuits courts.
(1) Ce nouveau scandale alimentaire implique des intermédiaires de six nationalités différentes : le groupe Findus (basé en Suède) sous-traitait en effet la fabrication des plats à l’usine luxembourgeoise de Tavola, filiale de Comigel (implantée à Metz), fourni par l’importateur Spanghero (installé à Castelnaudary), qui « a acquis la viande surgelée auprès d’un trader chypriote, qui avait sous-traité la commande à un trader situé aux Pays-Bas, ce dernier s’étant fourni auprès d’un abattoir et d’un atelier de découpe situés en Roumanie », expliquait samedi un communiqué de Benoît Hamon, le ministre délégué à la Consommation.
Cet article a été initialement publié le 11 février 2013 sur le site de Michèle Rivasi.