https://www.terraeco.net/spip.php?article48127
|
« La Bisontine », une eau transparente, 100% municipale
jeudi, 7 février 2013
/ Vincent Varron
|
Comment promouvoir l’eau du robinet ? En en faisant une marque ! Aujourd’hui, « la Bisontine » coule de source à Besançon.
A Besançon, tout le monde connaît le fromage Mont-d’Or et maintenant, l’eau potable de la ville appelée « Bisontine ». Ce liquide sans flacon coule droit du robinet, est riche en calcium et en magnésium, de source naturelle et 100% municipale... Et pourtant, en 2006, les Bisontins n’y croyaient pas.
« Des enquêtes nous montraient que l’eau produite et distribuée par la ville était peu appréciée. Le service associé à notre gestion de l’eau en régie publique était aussi mal connu. Nous avons voulu rétablir la confiance de la population », retrace Régis Demoly, directeur technique au département de l’eau et de l’assainissement de la ville.
Sur l’image, pas de bouteille, seulement des étiquettes, ou l’eau qui coule du robinet comme d’une source. Une pub semblable aux réclames pour les eaux embouteillées… sauf que « La Bisontine » est garantie sans plastique. Naturelle, elle se vante un peu : 100 % bien-être, écologique, économique. « Pour un foyer qui abandonne l’eau en plastique, cela représente environ 1000 euros d’économie par an », se targue Régis Demoly.
Question environnementale, l’UFC Que choisir signale que la filière bouteille d’eau en plastique génère un effet de serre presque mille fois supérieur à celui de l’eau potable. Question bien-être, son étude sur la qualité de l’eau potable dans les communes de France en mars 2012 nuance le propos. A Besançon, la qualité de l’eau est bonne pour quatre critères (présence limitée de nitrates, pesticides, sélénium et faible radioactivité ). Mais dépasse les limites sanitaires pour ce qui est des contaminants bactériologiques et de l’aluminium. Mais pas de panique : l’eau reste potable. Pas moins de 2 750 communes reçoivent de l’eau non conforme en France métropolitaine, essentiellement dans des zones d’agriculture intensive, selon l’UFC.
L’élu a sabré en 2008 la première bouteille de « Bisontine gazeuse ». 100 000 exemplaires seront fabriquées chaque année par la ville « pour renforcer notre campagne de communication autour de l’eau municipale », confie Régis Demoly. Pas étonnant qu’on retrouve les éternels arguments de vente. « 100 % durable » : merci la consignation des bouteilles, merci les circuits courts de transport des bouteilles. Merci enfin la Loue, cette rivière abondante d’où provient l’eau ensuite traitée et gazéifiée. Et les Bisontins là-dedans, ils disent merci eux aussi ?
« Nous avons beaucoup gagné leur confiance », s’enorgueillit Régis Demoly. A Besançon, la vague de communication semble avoir payé. La preuve dans cette récente enquête : les Bisontins étaient 68% à avoir confiance dans l’eau du robinet en 2007, 74,4% en 2011. Reste à convaincre les derniers irréductibles... sans les noyer !