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Là où les shoots se font en salle
mercredi, 6 février 2013 / Alexandra Bogaert

Le débat sur les salles de consommation de drogue est relancé alors qu’un premier site expérimental doit ouvrir ses portes à Paris. Six de nos voisins européens en sont dotés, pour le bénéfice des toxicomanes, réintégrés dans un parcours de soins. En août dernier, nous nous étions penchés sur ces exemples.

Mis à jour le 1er septembre 2014 : Le ministère de la Santé prévoit une expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque (SCMR) pendant une durée de six ans, selon l’avant projet de loi relatif à la santé. Le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres en septembre, pour un examen au Parlement au début de l’année 2015.

Les salles de shoot ? Elles sont défendues depuis plusieurs années par une myriade d’association : Médecins du Monde, Sidaction, Aides, Act-Up, et Réseau réduction des risques. Dans un communiqué commun publié en octobre, elles rappellaient que ces « salles de consommation à moindre risque » ont déjà fait la preuve de leur efficacité dans les huit pays qui les ont adoptées (dont six en Europe).

Les salles de shoot en Europe
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Des salles pour des populations exclues

En effet, comme le notait déjà un rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en 2010, ces centres d’injection supervisés permettent de diminuer les risques liés à la prise de drogues injectables (transmission du VIH et de l’hépatite C, abcès, infections, overdoses) et de toucher des populations exclues, en facilitant leur intégration dans un parcours de soins.

Les chercheurs français reconnaissaient toutefois, à partir des quelque 90 exemples étrangers, qu’il peut y avoir des tentatives de deal à l’intérieur ou aux abords du centre d’injection supervisé, ce qui peut parfois créer des tensions avec le voisinage. Les politiques français restent divisés sur la question.