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Yves Cochet : « Chaque automobile coûte 1600 euros par an à la société »
mercredi, 19 décembre 2012 / Vincent Varron

Les coûts externes de l’automobile s’élèvent à 1 600 euros par voiture et par an, soit 3% du PIB européen, révèle un rapport commenté par Yves Cochet, député européen Europe Ecologie - Les Verts.

Terra eco : Dans cette étude que vous avez fait réaliser par le Département des sciences des transport l’Université technique de Dresde, il est question de coûts externes liés à l’utilisation de l’automobile dans l’Union européenne en 2008. Que signifient ces termes ?

Yves Cochet : Les coûts internes sont simplement ceux payés par l’automobiliste : il s’agit de l’achat, de l’assurance, du plein d’essence et de l’entretien de son véhicule. Mais l’étude visait à calculer ce que paye réellement la société si l’on compte les sommes dépensées pour réparer les dommages divers associés à l’utilisation de l’automobile. Les accidents de la route, par exemple, sont responsables de 41% du montant total des coûts externes. La pollution atmosphérique représente 7% de ces coûts, en incluant des dépenses de santé publiques, mais également des manques à gagner au niveau de récoltes déficitaires et diminution de la biodiversité. L’autre prix fort à payer, 37% du total, est celui dû au changement climatique. Pour ce dernier calcul, l’étude a intégré les coûts d’évitement, c’est-à-dire la somme que devrait verser l’Union européenne (UE) pour réduire la quantité de CO2 et donc les risques liés au réchauffement de la planète.

A combien s’élèvent ces coûts ?

Chaque automobile coûte en moyenne 1 600 euros par an à la société, ce qui devient vraiment significatif à l’échelle de la durée de vie moyenne d’une automobile, c’est à dire au bout de dix années, puisque la somme s’élève à 16 000 euros ! Et le montant global est énorme, en comptant toutes les voitures dans l’UE, il atteint 373 milliards d’euros par an (3,5% du PIB de l’UE, ndlr) ! Ce volume des coûts externes générés par les transports est considérable. Il révèle bien que l’automobile est devenu un vrai problème pour la société aujourd’hui.

Quelles recommandations préconisez-vous au terme de de cette étude ?

Presque la moitié des surcoûts est financée par les citoyens de l’Union européenne, même ceux qui ne sont pas automobilistes ! En vertu du principe de l’utilisateur-payeur, pour le bien commun, nous demandons à ce que ce surplus financier soit ajouté aux prix du marché. S’ils étaient comptabilisés dans le prix des voitures par exemple, il y aurait de fortes chances que les automobilistes se tournent davantage vers d’autres moyens de transports, plus doux. Outre cet aspect, il est temps de prendre des mesures dans le secteur des transports. On nous parle de voitures propres mais on est loin du compte avec des véhicules de plus en plus lourds, tous équipés de climatisation, et qui consomment davantage. De plus, les lobbys dans ce secteur et celui du pétrole sont très influents. Résultat : on observe a un quart les émissions GES des transports dans l’UE, et une augmentation de 30% depuis les années 1990. Des secteurs comme le bâtiment ou les ménages ont diminué leurs émissions depuis cette même période. J’espère donc que ce rapport sera pris en compte dans les prochains débats autour de la question des transports. Nous l’avons mis entre les mains des autorités politiques françaises et européennes.

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