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Remise exceptionnelle de 85% sur cet édito
jeudi, 20 décembre 2012 / Walter Bouvais /

Cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra eco et du quotidien électronique Terraeco.net

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Connaissez-vous les « éco-sensibles » ? Des femmes et des hommes ordinaires, que l’on distingue à ce qu’ils roulent à vélo, s’approvisionnent au marché bio ou auprès d’une Amap, covoiturent le week-end, bannissent le bisphénol A, « co-workent » le jour et travaillent seuls la nuit. Ils passent leurs rares temps morts à lire leurs courriels et à textoter compulsivement. Montent des boîtes ou travaillent dans des boîtes qui se jettent corps et âme dans la révolution verte. Tout ça pour quoi ? Pour sauver l’humanité, parce que ça urge et que le changement climatique n’attend pas, surtout depuis l’échec de la 3 825e conférence sur le sujet, au Qatar – un modèle de développement durable. Ils aimeraient que l’on cesse de cantonner, justement, le développement durable aux seules questions d’environnement, car, voyez-vous, c’est un projet global de société. Ces « éco-sensibles » sont, a minima, sceptiques sur l’utilité de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, mais saisissent la première occasion de voler vers les vacances au soleil.

Observons maintenant les « éco-indifférents ». Leur truc, c’est la voiture : rien n’est plus pratique, malgré les heures d’embouteillages. Le bio, ils ne sont pas contre, mais c’est « un truc de bobos ». A leurs yeux, les écolos sont suspects d’« anti-toutisme » et le développement durable est soit castrateur, soit une entourloupe. Ils passent leurs rares temps morts à lire leurs courriels et à textoter compulsivement. Montent des boîtes ou travaillent dans des boîtes qui n’ont rien à voir avec la révolution verte ou la RSE, la responsabilité sociale des entreprises. Pensent que l’on peut se prémunir du changement climatique avec un tube de crème « écran total ». Ils sont « plutôt pour » Notre-Dame-des-Landes et saisissent la première occasion de voler vers les vacances au soleil.

Changer le monde, et donc les médias

Entre ces deux mondes, il y a bien du monde. Entre autres, Terra eco, qui tente de jeter un pont, en préférant expliquer une époque complexe, plutôt que d’opposer des extrêmes dans des débats religieux et stériles. Terra eco développe donc un projet éditorial ambitieux et, lui aussi, complexe. A l’heure où les journaux disparaissent un à un, nous rappelons aux « éco-sensibles », comme aux « éco-indifférents », que changer le monde nécessite (aussi) de changer les médias. Et que plus un journal est porté par ses lecteurs, plus il est fort et durable. Que 2013 vous apporte le meilleur. Et que le facteur (ou la tablette) vous apporte Terra eco ! —