Planète océan, de Yann Arthus-Bertrend et Michael Pitiot, 1 DVD Universal vidéo, 15 euros.

Le regard surplombant du photographe Yann Arthus-Bertrand embrasse un nouveau territoire menacé : les océans. Les hommes les ont conquis peu à peu. Pourtant, ils n’en connaissent qu’une part infime. En survol ou en plongée, jusqu’au cœur des abysses, le film, qui s’appuie sur les images de multiples expéditions scientifiques, explore des milieux menacés. Sillonnées par 600 millions de porte-conteneurs, les mers ont permis la mondialisation et l’essor du commerce international. 500 millions de personnes dépendent directement de la pêche pour leur survie. L’immensité des mers nous a laissé croire que ses ressources étaient inépuisables. Or, il n’en est rien. Une espèce de poisson sur trois est menacée d’extinction et le changement climatique déséquilibre l’écosystème marin, notamment les récifs coralliens, dont un quart a disparu ces quinze dernières années.

Le documentaire montre deux voies. D’une part, la destruction d’un monde. D’autre part, la volonté de plus en plus affirmée de l’étudier. Si nous sommes aujourd’hui capables de forer à plus de 7 000 mètres de profondeur pour extraire du pétrole, nous avons aussi les ressources scientifiques et les moyens technologiques d’explorer les océans pour mieux les comprendre et les protéger. S’appuyant sur l’expertise de l’équipe du voilier scientifique Tara, qui a mené trois ans de recherches dans tous les océans pour y étudier le rôle du plancton, le documentaire explique le rôle clé de ces micro-éléments, au bout de la chaîne alimentaire. Construit comme un manifeste politique, Planète océan alterne des images fascinantes des abysses, peuplées de créatures lumineuses et inquiétantes, avec celles d’immenses ports industriels et, une fois encore, nous invite à réagir. —