Manger sain sans polluer ni se ruiner revient souvent à résoudre la quadrature du cercle. Noteo, un site internet et une appli lancés ce jeudi note les produits pour orienter les consommateurs dans les rayons.

Les consommateurs responsables passent beaucoup de temps dans les rayons, c’est même à ça qu’on les reconnaît. Pour tenter d’acheter des produits qui ne sont à la fois ni mauvais pour la santé, ni néfastes pour les producteurs ou l’environnement et qui n’explosent pas votre budget, il faut accepter de décrypter les étiquettes et de comparer longuement les produits.

Pour vous faciliter la tâche, l’association nantaise Noteo lance ce jeudi un site internet et une application de notation des produits de consommation. « La consommation responsable a aujourd’hui quelque chose d’élitiste. Nous voulons aider le consommateur à choisir de manière éclairée », défend Baptiste Marty, le fondateur.

45 000 produits recensés selon 4 critères

Le site recense 45 000 produits et les examine selon 4 critères : la santé, l’environnement, le social et le budget. Puis, il donne une note finale, sur 10, selon un algorithme établi par Noteo. Exemple :

Au rayon bonbon, les Carambar obtiennent une note totale de 5,3/10, ce qui est bien mais pas top. Ils encaissent de mauvais points notamment au niveau santé (trop d’additifs) et grèvent le budget. C’est beaucoup mieux que les Ricola au thym et au citron (3,8/10) mais loin derrière les pâtes de fruits bios de marque Frambiola (7,6/10). Au rayon fromage, la mozzarella bio de marque Monoprix s’impose (6,4/10) malgré un impact environnemental assez négatif. Les Apéricubes font très mauvaise figure (2,7/10) : ils sont chers, plein d’additifs et de « contaminants probables ».

Les informations collectées viennent principalement de l’emballage des produits : ingrédients, labels et producteurs du produit mais, assure le fondateur de Noteo, « plus de 400 informations différentes sont analysées en moyenne pour noter un seul produit ». Le tout est encadré par un comité d’experts indépendants. Avec, forcément, quelques limites. Ainsi, la note environnementale des produits ne tient pas compte de la distance parcourue jusqu’à l’étal, faute d’informations suffisantes sur la traçabilité, déplore Baptiste Marty, qui nuance : « Nous avons découvert que le transport ne joue que sur 10% de l’impact environnemental d’un produit. »

Une note globale

L’utilisateur pourra établir son propre système de notation, en donnant plus d’importance à l’un des quatre paramètres selon sa convenance. Impossible toutefois de demander à n’acheter que du bio ou de bannir l’huile végétale de son panier, comme le propose par exemple Mesgoûts.fr.

« Cela irait à l’encontre de notre état d’esprit. Un produit bio peut contenir beaucoup de sel ou de graisses saturées et donc être mauvais pour la santé. Un produit sans huile de palme peut contenir de l’huile de soja, ce qui est encore pire », justifie Baptiste Marty qui dit vouloir « approcher d’une analyse la plus globale possible des produits ». Au contraire, le site doit permettre des découvertes étonnantes. Ainsi, certains produits tout préparés obtiennent de biens meilleures notes que des produits portant des allégations santé. Et des savons noirs pourtant très semblables peuvent décrocher des notes totalement opposées.

 Le site de Noteo.