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Le climat ? Tout le monde s’en fout
lundi, 26 novembre 2012 / Walter Bouvais /

Cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra eco et du quotidien électronique Terraeco.net

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Depuis 2008, les dirigeant(e)s les plus chevronnés de notre bonne vieille planète ont rivalisé de grands mots pour dompter la finance folle. En pure perte. Ce qu’ils ne sont pas parvenus à faire, un ouragan baptisé Sandy l’a pourtant réalisé : stopper Wall Street pendant deux jours, en noyant les serveurs informatiques du temple de la finance. Il fallait y penser. New York à genoux, les Etats-Unis paralysés, des morts par dizaines, une ardoise de plusieurs dizaines de milliards de dollars… Voilà ce dont est capable un très ordinaire phénomène météo. Après Katrina, en 2005, Sandy constitue un deuxième, tragique et ironique avertissement pour la nation « la plus riche » du monde. De cette nation, qui vient de confier un deuxième mandat à Barack Obama, l’histoire retiendra la folie néo-conservatrice : celle qui a contribué, sans relâche depuis la présidence de George W. Bush, à tourner en dérision le travail des scientifiques et à torpiller le protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre. Tout cela, au nom du « Big business ».

Rien ne dit, en l’état actuel de la connaissance scientifique, que Sandy et Katrina sont les filles des dérèglements climatiques. Mais tout indique que de tels événements se multiplieront. Si New York plie l’échine et la Nouvelle-Orléans noie ses pauvres sous les lames, combien de villes du monde sont-elles vraiment préparées aux futurs aléas climatiques ? Le tout dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie affirme qu’il faut, de toute urgence, engager un grand chantier d’efficacité énergétique, avec des effets visibles sur nos consommations dès 2017. Faute de quoi, nous compromettrons nos maigres chances d’éviter l’emballement de la machine climatique.

Courir après le sens

Les recettes sont connues. La principale consiste à nous désintoxiquer des ressources fossiles, avant, du reste, que leurs prix exorbitants ne nous forcent à renoncer à elles. Pour y parvenir, nous savons aussi que la fiscalité écologique peut être un puissant levier. Nous n’ignorons pas, enfin, que la transition énergétique peut être source d’emplois durables, de métiers nouveaux et pleins de sens. Au lieu de cela, que faisons-nous ? Nous courons après la croissance quantitative, dopée à coup d’endettement financier public et privé ; mais aussi, et surtout, à coup d’endettement écologique, puisque nous brûlons aujourd’hui les ressources naturelles dont nos enfants auraient eu besoin demain. Ce n’est sans doute qu’un mauvais film. —

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