Votre mag est un superhéros : il veut sauver la Terre et rendre ses habitants heureux. Déraisonnable ? Oui, et il assume. En général.

L’expression en a fait sourire plus d’un. Chaque mois, Terra eco promet sur sa une de « changer le monde ». L’ambition éditoriale n’est certes pas toujours aisée à assumer. Imaginez la question sur la place du marché : « Et vous, vous faites quoi ? » « Ah, ben, je change le monde du soir au matin, madame, et croyez-moi, c’est pas tous les jours facile. » Passe encore quand il s’agit, avec le gotha de la presse écolo, de rejoindre une conférence climatique à Copenhague. Mais dans la cuisine d’une boîte ou au 7e sous-sol d’un parking, le sujet vire illico au cocasse.

Alors, cette chronique dira certainement un jour si l’odyssée est arrivée à bon port. En attendant, glissons un orteil dans le couloir de l’entreprise Terra economica SAS. Le labo où s’imagine le monde de demain a encore une bonne douzaine de coups de peinture à se prendre sur la façade et il manque quelques grosses fondations indispensables. Pour le reste, pas facile d’ajuster les grands principes de la responsabilité sociale à l’entreprise que l’on dirige, même avec la meilleure volonté du monde. Une certitude cependant (acquise contre une poignée de cheveux blancs), c’est bien dans le lien – social et durable – que l’on écrit les plus belles histoires. —