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Le miel étend son rayon d’action à Cenon
lundi, 29 octobre 2012 / Claire Baudiffier

Dans cette ville de Gironde, l’or des ruches est un vecteur d’échanges sucrés et de découvertes d’autres cultures.

Qu’est-ce qu’on vous sert ? Une tartine de chèvre au miel du Burkina Faso ou un pain de miel de Londres ? A Cenon, en Gironde, vos papilles vont être ravies. Du Cameroun à la Malaisie en passant par le Chili, la ville constitue, depuis 2010, une « miélothèque » avec des produits venus du monde entier. Cette collection un peu particulière se niche au Rocher de Palmer, scène numérique des cultures du monde. « Notre idée était de provoquer une rencontre entre le miel et la musique, entre les artistes et les habitants, des populations qui n’ont pas l’habitude de se côtoyer », explique Hervé Castelli, directeur adjoint du lieu et chargé du projet « Miel du Rocher ». C’est en partenariat avec Olivier Darné, apiculteur et plasticien qui installe des ruches dans les villes, que Cenon a lancé cette aventure. Six ruches ont été aménagées dans le parc qui entoure la salle de spectacle. La première année, 60 kg ont été récoltés. Cette année, un peu moins, 20 kg, à cause de la météo et du frelon asiatique.

Tenue de cosmonaute

« Le miel n’est jamais vendu, mais toujours échangé contre un autre venant d’ailleurs. Souvent, les gens nous demandent où l’acheter, mais l’objectif est de constituer des rapports sans que l’argent ne rentre en compte », précise Hervé Castelli. Alors, de retour de l’étranger, les habitants rapportent un miel et racontent une anecdote, un souvenir. « Nous écrivons tout ça précieusement et cela fera peut-être l’objet, plus tard, d’un recueil. »

D’autres activités de découverte sont organisées tout au long de l’année. En collaboration avec l’apiculteur qui s’occupe des ruches, les enfants enfilent leur tenue de cosmonaute et apprennent à récolter du miel. Les adultes ne sont pas oubliés, puisqu’ils peuvent participer à des « siestes miel ». « C’est un temps d’écoute musical que nous entrecoupons d’une dégustation de miel. Une musique corse, un miel corse… », raconte le directeur adjoint.

Les Cenonnais qui souhaitent s’investir davantage peuvent se tourner vers le « compte épargne abeilles » : en échange d’une modeste contribution financière – 5 euros – qui permettra l’entretien des ruches, les épargnants décident des prochaines activités (concerts, ateliers, etc.). La prochaine ? Réunir les villes européennes qui accueillent une « banque du miel » (Saint-Denis, Genève, Londres…) pour constituer un grand réseau de butinage. —

Impact du projet

Une centaine de « comptes épargne abeilles »

30 miels du monde collectés

- Le site du Miel du rocher