Une consultation publique internationale a été organisée en amont de la conférence d’Hyderabad sur la biodiversité. Pour que les citoyens puissent enfin s’exprimer.

Ce lundi s’est ouvert à Hyderabad, en Inde, la onzième conférence des Nations unies sur la diversité biologique. Pour ceux à qui l’événement aurait échappé, cette conférence est la petite sœur de celle de Nagoya (Japon), où 200 pays s’étaient mis d’accord pour un plan de préservation de la biodiversité.

En Inde, les mêmes acteurs tenteront de se pencher sur la mise en œuvre concrète de ce plan, et ce jusqu’au 19 octobre prochain. Mais cette année, ils décideront en ayant pleine connaissance de la volonté des citoyens. Le Danish board of Technology a en effet organisé en amont de cette conférence, en septembre, un débat citoyen mondial sur le sujet (dont Terra eco est partenaire). Réunis le même jour - mais répartis aux quatre coins du planisphère - devant les même documents, les mêmes films d’information (voir ci-dessous), et le même questionnaire (traduit dans toutes les langues), des citoyens de 30 pays ont donné leur opinion sur la protection de la biodiversité.

En France, ils étaient presque 200, regroupés dans le Nord-Pas-de-Calais et à la Réunion. « Plus de 3000 citoyens du monde ont été réunis sans le concours d’aucune organisation environnementale ni aucun parti. Ils ont accepté de dédier une journée de leur temps pour cela. Cette réunion a permis la consolidation d’un processus scientifique par les citoyens. C’est tout à fait unique et c’est remarquable, alors que l’on ne cesse de nous répéter que ces questions n’intéressent pas ou doivent être réservées à une élite intellectuelle », s’enthousiasme Yves Mathieu, directeur de Missions publiques qui a coordonné l’événement en France. Les résultats de cette consultation sont à consulter ci-dessous :

DP Résultats World Wide Views Biodiversité 2012

Les organisateurs de cet événement se sont engagés à diffuser ces résultats aux délégations présentes à Hyderabad et à organiser des interventions sur le thème en marge de la conférence. « Ainsi, la démocratie participative va s’articuler avec la démocratie représentative », commente Yves Mathieu. Deux Françaises seront présentes lors de ces interventions, pour porter la voix des citoyens de l’Hexagone. « Je ne m’attendais pas à faire ça un jour, je ne suis pas militante, je fais simplement attention au quotidien à l’environnement. J’ai entendu parler de cette consultation dans un spot télé et j’ai eu envie de tenté l’expérience, et cela m’intéresse de voir comment la voix des citoyens sera entendue », raconte Valérie Moutoussamy, 32 ans, qui est en recherche d’emploi, à Saint-Denis de La Réunion. Ce sont les seules citoyennes de la planète qui feront le déplacement. Les autres pays se sont contenté d’envoyer les résultats des questionnaires. Un début.