NOURRIR LE MONDE : VAINCRE LA FAIM, de Sylvie Brunel

En matière d’alimentation, le monde semble partagé entre « bons » et « méchants ». Il y aurait, d’un côté, les multinationales affameuses, les agriculteurs productivistes et pollueurs et, de l’autre, de petits paysans forcément respectueux de la nature. Il y aurait la malbouffe, symbolisée par la nourriture industrielle ou le fast-food, et un idéal fait de petits plats maison. Faux, assène Sylvie Brunel, géographe et ex-présidente d’Action contre la faim, qui décrypte ce dossier complexe avec une franchise et une clarté rares. Car il est possible de vaincre ce fléau : la nourriture produite est suffisante, elle est juste mal répartie. Il n’existe certes aucune solution universelle. Seulement des réponses au cas par cas. Et si les famines persistent, c’est parce qu’elle sont devenues, pour certains régimes à bout de souffle ou guérillas en mal de légitimité, « utiles ».

Larousse (2009), 288 p., 25 euros.

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OASIS DANS LE PACIFIQUE, de Jaime Alfonso Sandoval

La famille Topete Ruiz, c’est un peu les Simpson version prolo, qui habiteraient une HLM de Mexico. Un jour, las d’une existence loqueteuse, ils émigrent à Pangée, un territoire secret « qui n’a connu aucun épisode honteux ni aucune guerre dans le passé, mieux encore, qui n’a pas de passé ». Un archipel vierge où peut s’édifier une « nouvelle société hyper civilisée » sans injustice ni violence… Bien sûr, tout vire à la catastrophe : Pangée se révèle une horreur écologique. Ce roman pour ados manie une verve noire cinglante, plutôt barrée, et hilarante.

Thierry Magnier (2009), 288 p., 11 euros.

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IN THE BUBBLE : DE LA COMPLEXITE AU DESIGN DURABLE , de John Thackara

Le pape du design ne vit pas dans sa bulle. Pour preuve, cet ouvrage qui dévoile par thématiques – vitesse, nourriture, intelligence… – et avec moult exemples, un monde où éthique et responsabilité rythmeraient notre quotidien. « 80 % de l’impact environnemental des produits, services et infrastructures provient de décisions prises durant le processus d’élaboration en design », note-t-il. Moins d’espace, plus de capacité, moins d’achat, plus d’usage, moins de matières, plus de conscience… voici les maîtres mots du futur selon le stimulant Britannique. 

Cité du design éditions (2008), 190 p., 18 euros.

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WAL-MART, L’ENTREPRISE-MONDE, de N. Lichtenstein et S. Strasser

Passionnante et flippante : telle est cette radiographie du « modèle Wal-Mart », où comment une petite chaîne de magasins née en Arkansas dans les années 1960 est devenue la plus grosse entreprise commerciale du monde. Méthodes impitoyables, lobbying intensif, centralisation martiale du pouvoir (la température des magasins serait réglée depuis le siège de Bentonville par satellite !)… Ce mélange d’ultraconservatisme social, de modernité technologique et de big brotherisation du management laisse sans voix.

Les Prairies ordinaires (2009), 128 p., 12 euros.

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LE MOOK : UN DEVELOPPEMENT DURABLE AUTREMENT

La nouvelle livraison du Mook – mélange des termes magazine et book – rend un bel hommage à la richesse du développement durable. Pour une fois que l’expression n’est pas réduite à sa composante environnementale, on ne peut qu’applaudir. On navigue d’humains engagés (un maire, des designers…) à des entreprises militantes (si, si, ça existe) en passant par des écoles activant leurs agendas 21.

Editions Autrement (2009), 97 p., 20 euros.