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Sac plastique vs sac papier
lundi, 27 avril 2009 / Louise Allavoine , / Pasq et Michael Flippo / fotolia.com

A la caisse, c’est le drame. On a encore oublié son cabas. Alors, sac en kraft ou en plastique, quel commerçant propose le geste le plus vert ?

Énergie fossile

Plastique : Du berceau à la tombe, un sac en polyéthylène basse densité (PEBD) nécessite 3,3 mégajoules d’énergie non renouvelable. Et évidemment, pour fabriquer du plastique, il faut du pétrole.

Papier : Sa principale matière première, c’est le bois, une ressource qui repousse. Résultat : il nécessite deux fois moins d’énergie non renouvelable. Un bon point.

 

Plastique : Raisonnable sur le robinet, il ne pompe que 0,7 litre par sac. Sa sobriété constitue son argument massue.

Papier : Le compteur explose. Pour une unité, il faut presque 8 fois plus d’eau. « L’industrie papetière est régulièrement montrée du doigt pour sa consommation, mais la méthodologie des analyses de cycle de vie (ACV) conduit à en comptabiliser davantage qu’elle n’en consomme réellement », nuance Philippe Osset, coauteur d’une étude comparative réalisée par l’organisme spécialisé Ecobilan (1).  

Plastique : Question eau, il reste décidément exemplaire. Les rejets d’eau après la fabrication d’un sachet introduisent une part négligeable de nutriments dans le milieu aquatique (composés azotés et phosphatés). Par conséquent, il ne peut porter le chapeau de la profilération des algues.

Papier : Aïe ! Son potentiel d’eutrophisation, comme disent les blouses blanches, est six fois plus important. Mais « encore une fois, les conventions de calculs des ACV conduisent à une exagération de ces données », ajoute Philippe Osset.  

Plastique : Tout au long de son cycle de vie, il émet 137 grammes équivalent CO2. Quel toxique ce plastique.

Papier : On respire légèrement mieux. Avec 30 % d’émissions de gaz à effet de serre en moins, cette matière-là se comporte avec plus de naturel. Hélas, quand l’objet atterrit en décharge, il émet, par fermentation, du méthane, un gaz à effet de serre très nocif. En France, 27 % des sacs papier finissent au dépotoir, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), contre 62 % pour les sacs plastique.  

Plastique : Sa fin de vie le pousse dans le rouge « étant donné que le sac plastique ne se dégrade pas en décharge et qu’il n’est pas recyclé », indique Ecobilan.

Papier : Contrairement à son concurrent, le sac papier est recyclé à 54 % selon l’Ademe. Il ne pèse donc « que » 30 grammes de déchets ultimes.  

Plastique : Abandonné dans la nature, il constitue un danger plus important parce qu’il « persiste » dans l’environnement, dit l’étude. Selon l’Ademe, un sac plastique nécessite 100 à 400 ans pour se dégrader naturellement.

Papier : Bio-dé-gra-da-ble, le sac papier présente un risque pour l’environnement faible. Attention, cela ne signifie pas qu’il faut jeter ses sacs papier par la fenêtre de la voiture. 

Plastique : Peu d’eau pour sa fabrication et une bonne résistance à l’averse. A part ça…

Papier : Il dérape sur sa consommation d’eau et ses émissions de méthane. Mais fabriqué dans une matière renouvelable, il est bio-dé-gra-da-ble.

(1) Etude d’évaluation des impacts environnementaux des sacs distribués en boutique, réalisée par Ecobilan, en mars 2008, pour Sacs Papiers de France et Procelpac, groupement français des fabricants de matériaux d’emballage à base de cellulose. Les résultats sont donnés pour un sac plastique courant de 25 litres et un sac papier courant de 36 litres.

- L’étude d’Ecobilan sur le site de Procelpac


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