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Les emplois verts, du rêve à la réalité
lundi, 27 avril 2009 / Arnaud Gonzague , / Sylvie Serprix

Les Etats n’ont que ce mot à la bouche. Mais les candidats aux " green jobs " ignorent bien souvent ce qui se cache derrière.

Economie verte… Le terme fleure bon la chlorophylle. La réalité, moins. Cet écueil, les étudiants, notamment français, s’y cassent souvent les dents. « Beaucoup de ceux qui veulent “ travailler dans l’environnement ” souhaitent en réalité devenir gardes-forestiers, rapporte Bruno Franc, de l’association Dynamique d’information et de formation sur l’environnement et le développement durable. Je leur rappelle qu’en France, seules 420 personnes travaillent dans les parcs naturels et sur ces 420, seulement la moitié au grand air ! »

Même ceux qui se voient bien dans un bureau ne sont pas forcément en phase avec la réalité. Dans notre pays, le secteur rassemble ainsi 400 000 personnes (environ 2 % de l’emploi) et a créé 16 800 postes en 2007. Parmi tous les « emplois dans l’environnement » répertoriés par le Pôle emploi (ex-ANPE), 70 % requièrent un niveau de qualification inférieur au bac. C’est-à-dire des métiers niveau CAP et BEP, physiquement pénibles, mal payés, et pas toujours stimulants pour les 10 000 diplômés qui débarquent tous les ans sur le marché du travail.

Cinq fois moins de places

Le Pôle emploi ne donne qu’un éclairage partiel de la réalité. Mais, fait étrange, la situation des plus diplômés reste très peu connue : ils seraient environ 13 000 à détenir un bac + 3 et + 5 dans le domaine, mais on ignore presque tout de leur devenir une fois sur le marché de l’emploi. Un chiffre circule parmi les connaisseurs : il y aurait cinq fois moins de places que de candidats ! Mais faute de données, pas facile pour les conseillers d’orientation de recommander tel ou tel cursus. « Il faut garder en tête que les deux tiers du budget de protection de l’environnement – et la moitié des emplois du secteur – vont à la gestion des déchets et l’assainissement des eaux, insiste Bruno Franc. Il ne reste que quelques miettes à la biodiversité ou aux énergies renouvelables… » La gestion des déchets, c’est bien aussi, non ? 

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