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En direct de Terra eco
jeudi, 27 septembre 2012 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

Comme les requins, journaux et journalistes doivent bouger pour ne pas mourir. Mais doivent-ils passer par la case voiture ?

Un bouclage de Terra eco n’est jamais une sinécure. Ni pour l’estomac, ni pour la planète. Car même si votre mag a déménagé les ors de son siège dans l’hypercentre-ville de Nantes, la somme des déplacements de sa tribu n’est pas anodine. Il y a certes les bons élèves, qui vous collent la carte de tram sous le nez ou, pis, essuient leur graisse de chaîne de vélo sur votre veste avant les réunions. Viennent ensuite les arsouilles – plus rares – qui feignent l’exemplarité de la marche à pied… et réclament les clés du bolide de la rédac (1). Puis les boulets, dont je suis, qui dorment à 25 km et grimpent dans leur auto au petit matin. Restent – ouf – les journalistes éparpillés sur le globe et prêts à enfourcher un engin pour suivre une présidentielle ou les dégâts d’une marée noire. Ceux-là font la richesse de votre magazine, mais grèvent aussi son bilan environnemental. Quoique. La profession de journaliste a déserté les aéroports. Notamment du côté de la presse indépendante, souvent sans le sou. Une nouvelle race de scribouillards est apparue, vissée à l’écran d’ordi ou au smartphone. Pas sûr que la planète y gagne tant que ça. —

(1) Ma Renault Clio qui ne fait presque pas ses 125 000 km.