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OGM : comment être sûr de ne pas en manger
jeudi, 20 septembre 2012 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Oui, les OGM sont dangereux pour la santé, affirme une étude française. Terra eco vous explique comment passer à table sans prendre de risques.

Des tumeurs énormes et mortelles, qui frappent des rats nourris aux OGM. L’étude menée par le professeur Gilles-Eric Séralini - rendue publique ce mercredi – relance le débat sur l’impact sanitaire des organismes génétiquement modifiés. Les industriels montent au créneau mais les autorités sanitaires pourraient se pencher sur les conclusions de cette étude.

Et en attendant, que fait-on ? Car, la France a certes interdit – non sans rebondissement - les cultures génétiquement modifiées sur son sol (hormis celles à titre de recherche scientifique), mais l’importation de certains OGM destinés à nourrir le bétail ou à entrer dans la composition d’aliments destinés aux êtres humains est belle et bien toujours autorisée. Terra eco vous emmène dans les étals, pour traquer ensemble les aliments modifiés. En route.

L’Union européenne, et la France, autorisent la commercialisation d’une quarantaine de variétés OGM destinés au bétail ou à la fabrication de produits alimentaires pour l’homme. Il s’agit de plusieurs espèces de maïs, de colza, de soja et de betterave. Pour les repérer, lisez les étiquettes : la législation européenne impose un étiquetage des produits qui en contiennent plus de 0,9%. On trouve ces mentions en posant sa loupe sur les étiquettes de certaines huiles de cuissons (soja, colza) et sur celles de farines alimentaires mais aussi sur le dos de produits transformés comme les biscuits, pop-corn, marshmallow et chips.

-  Pour voir à quoi ressemblent ces étiquettes, rendez-vous sur cette liste réalisée par l’ONG Greenpeace.

Le consommateur peut donc savoir si son aliment comprend des ingrédients issus d’organismes génétiquement modifiés. Mais, là où le bât blesse, c’est que l’étiquetage n’est pas obligatoire pour les bestioles ayant goûté à ces mêmes aliments OGM. 

Ce paradoxe est d’autant plus dommageable que la nourriture de notre bétail est largement modifiée. En 2003, deux tiers des tourteaux de soja importés en France pour l’alimentation animale pouvaient être qualifiés d’OGM (ils contenaient plus de 0,9%, vous avez bien suivi) selon une enquête des services statistiques du ministère de l’Agriculture. Pas d’étude depuis lors mais Greenpeace estime aujourd’hui que plus des trois quart des tourteaux mangés par nos bêtes sont OGM. Tant pis pour vos œufs, votre viande ou vos produits laitiers : le consommateur n’a pas d’info.

Pour tenter d’y voir plus clair, une nouvelle étiquette « sans OGM », a été introduite en juillet dernier. Sauf que cette solution n’est pas satisfaisante. Ne pourront obtenir de label que les aliments sans OGM qui ont un équivalent avec OGM, c’est-à-dire le maïs, le colza, le soja et le coton. Les autres produits ne pourront pas obtenir le sésame « sans OGM » même... s’ils ne contiennent pas d’OGM. Tant pis pour votre courgette pourtant bien inoffensive.

Une étiquette pour les produits « issus d’animaux nourris sans OGM » a aussi été lancée. Mais le problème est le même. Exemple : un yaourt nature fait avec le lait d’une vache qui n’a pas mangé d’OGM pourra avoir l’étiquette. Par contre, s’il s’agit d’un yaourt aux abricots, la mention sera reléguée dans les petites lignes des ingrédients du dessert, à cause des abricots (qui ne peuvent pas être OGM). De même, entre la côte d’un bœuf non nourri aux OGM et la brochette soumise au même régime mais entourée de deux rondelles de poivrons, c’est la première qui aura le tampon bien visible sur l’emballage. Pour y voir plus clair sur cette mention, retrouvez notre descriptif de cette nouvelle étiquette par ici. Et pour faire votre choix, Greenpeace (encore elle) a publié un guide des aliments susceptibles de contenir des OGM et de ceux exempts de tout soupçon. Pour finir, une petite astuce, que confirme ce guide : les produits les moins transformés et ceux issus de l’agriculture biologique sont ceux qui contiennent le moins souvent d’OGM.