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Quand les producteurs de bioéthanol se prennent le chou
jeudi, 13 septembre 2012 / Alexandra Bogaert

La filière française du bioéthanol se prend le chou avec le gouvernement. L’annonce, mercredi, par le ministre de l’Agriculture de plafonner à 7% la part des agrocarburants de première génération dans l’essence et le diesel est jugée, ce jeudi, « inappropriée » par les producteurs français de bioéthanol.

D’un côté, le gouvernement souhaite, par cette mesure, lutter contre la volatilité des prix des matières premières. Ces agrocarburants, issus notamment des cultures de maïs et de soja, concurrencent en effet les usages alimentaires. A la différence des agrocarburants de deuxième génération, sur lesquels le gouvernement entend mettre l’accent.

De l’autre, les producteurs de maïs, de blé, de betteraves et d’alcool agricole estiment que « ce plafonnement (...) est inapproprié car il va brider le développement prévu ». Dans un communiqué commun publié jeudi après-midi, ils relèvent que « la faible production de bioéthanol français et européen ne peut pas avoir d’impacts, ni encourager la volatilité des prix des matières premières agricoles sur le marché international », sachant que « les principaux concurrents en Amérique poursuivent leur développement », et que la volatilité des prix est « essentiellement due aux aléas climatiques et à la spéculation sur les marchés ».

Défendant mordicus leur bifteck, les producteurs français rappellent que « la filière du bioéthanol est aussi (...) la source incontournable de protéines alimentaires destinées à l’alimentation animale grâce aux coproduits » et qu’elle contribue ainsi à réduire fortement les importations de ces matières riches en protéines.

Elle est même bénéfique pour le commerce extérieur puisqu’elle a rapporté 500 millions d’euros à la France l’an dernier, alors que moins de 1% de la surface agricole utile française est consacrée à la production de bioéthanol.

- Communiqué à lire ici.