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Bridget Kyoto déteste… les anti-vélos
jeudi, 27 septembre 2012

Ceci est un appel au connard – je pèse mes mots – qui m’a volé mon fidèle destrier : « Petit crétin, je te hais. » Il m’a fauché José, mon vélo MBK infaillible qui me menait partout depuis dix ans. Il avait résisté au 11-Septembre, au tsunami de 2004 et à l’ère Sarkozy. Me voilà privée de mon jeu favori (le Mario Bros de la voirie, c’était moi !). Et d’une partie de mon identité. José a connu un sort identique à celui des 400 000 vélos kidnappés chaque année. Il va finir, au choix, désossé dans une décharge à métaux ; racheté par un voisin ; monté par Mister Connard himself (si je te vois, je t’émascule)… Certes, le voleur est le premier responsable, mais j’en profite – puisque c’est MA rubrique – pour déverser ma haine sur ceux qui, des années durant, m’ont poussée à le faire dormir dehors, augmentant la probabilité de me le faire rapiner. Je salue donc mes chers voisins pris de vapeurs à la vue d’un José endormi dans l’escalier, mais qui n’ont jamais hésité à m’inonder de poussettes, car « ça n’a rien à voir ». Je crèverai vos pneus de landau un jour. Et tant que j’y suis, je voudrais saluer l’esprit ô combien visionnaire de Georges Pompidou qui voulait « adapter les villes aux automobiles ». Quarante ans plus tard, joli boulot : les emplacements pour vélos manquent cruellement, tandis que les voitures, immobilisées 92 % du temps selon l’Institut pour la ville en mouvement, persistent à bouffer l’espace urbain et ronger nos poumons. Vous l’aurez compris, j’ai la haine mais, surtout, je suis triste de devoir rentrer à pied. —

Si vous détestez Bridget Kyoto (ou si vous l’aimez), dites-le-lui au bas de cet article.