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France : Toujours plus de pauvres, des riches toujours plus riches
vendredi, 7 septembre 2012 / Thibaut Schepman /

Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

Le niveau de vie des Français a baissé pour la première fois depuis le début de la crise. Les inégalités, elles, grimpent encore.

Le nombre de pauvres a augmenté, le niveau de vie médian a baissé, et le pouvoir d’achat des plus riches a augmenté. Voilà les conclusions douloureuses de la dernière étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) sur le niveau de vie des Français qui porte sur 2010.

La France comptait en 2010 8,6 millions de pauvres, soit 440 000 de plus qu’un an plus tôt. Le niveau de vie médian [1] s’élève à 19270 euros, soit 0,5% de moins qu’en 2009. C’est la première baisse constatée depuis le début de la crise. Seul le niveau de vie des Français les plus riches a augmenté, de 1,3%. L’indice de Gini, qui mesure le niveau d’inégalité dans une population, est donc passé de 0,290 à 0,299 (0 correspondant à l’égalité parfaite et 1 à l’inégalité la plus forte).

Les enfants toujours plus pauvres

Ce sont principalement les inactifs et les enfants de moins de 18 ans qui ont vu leur niveau de pauvreté augmenter. « Le visage de la pauvreté de masse se dessine ainsi nettement : il s’agit pour une part croissante de familles monoparentales (lorsque le parent isolé ne travaille pas, le taux de pauvreté explose à près de 80 %, ce qui explique la proportion élevée – et croissante - d’enfants touchés par la pauvreté), d’inactifs et de chômeurs », analyse l’économiste Denis Clerc sur son blog à la lecture de ces chiffres. Avant de conclure : « La protection sociale ne protège pas (les familles monoparentales, les inactifs et les chômeurs, ndlr), ou pas assez, pour qu’ils puissent faire face. Au cours de ces dernières années, la tendance dominante a été d’accuser ‘l’assistanat’ de tous les maux : l’aide sociale, disait-on, inciterait les gens à ne rien faire au lieu de chercher à se former et à travailler. (...) En période « normale », déjà, cette idéologie était contestable, aussi bien moralement qu’économiquement : comme si, par exemple, le fait de ne pas disposer de quoi faire garder ses enfants n’expliquait pas une partie du ‘non-travail’ des chefs de familles monoparentales. Mais en période de crise, elle devient criminelle : quand l’emploi se dérobe, il faut être aveugle pour avancer que c’est par calcul ou par fainéantise que l’on ne travaille pas, et il faut être pervers pour préconiser une réduction des aides sociales. »

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