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J’ai testé l’épilation bio
jeudi, 30 août 2012
/ Laure Noualhat / Journaliste errant dans les sujets environnementaux depuis treize ans. A Libération, mais de plus en plus ailleurs, s’essayant à d’autres modes d’écriture (Arte, France Inter, Terra of course, ...). Il y a deux ans, elle a donné naissance (avec Eric Blanchet) à Bridget Kyoto, un double déjanté qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet. |
Dame nature m’a dotée d’un pelage discret, mais il m’arrive de m’arracher les poils. Je vous ai donc concocté une recette de cire orientale pleine de produits du frigo et qui ne coûte pas un (demi-)bras. Frisez-vous les moustaches !
S’il est une activité humaine qui laisse perplexe, c’est bien l’épilation. Le retrait volontaire d’un attribut de notre animalité s’apparente à une sorte d’automutilation socialement validée, voire encouragée, pour des raisons purement esthétiques, superficielles et aussi légères qu’une jupe en soie. M’enfin, c’est ainsi… Moi je m’en fiche, la nature m’a bien dotée. Je ne parle ni de mon cerveau fulgurant, ni de mes grosses chevilles, mais de mon système pileux. J’ai la chance de disposer d’un pelage soyeux, pigmenté en parfait raccord avec la couleur de ma peau. Je suis une femme heureuse, non inféodée à l’épilation.
Toutefois, je reste une femelle du genre humain, c’est-à-dire qui ressent l’impéra-tif (huhuhu) besoin de la jambe douce pour se glisser dans ses robes. Peut-être suis-je une victime consentante et lucide de la pub et de certains médias qui nous abreuvent de mannequins à poil, mais sans poils. Peut-être ai-je trop regardé de films pornos où l’on érige l’épilation intégrale en référent de la séduction sexuelle. Peut-être suis-je tout bonnement tombée dans le string, devenu le sous-vêtement féminin le plus porté et le plus vendu, notamment auprès des djeun’s (avec le slip, il représente 31 % des parts de marché de la lingerie française). Peut-être tout ça, il n’empêche, le résultat est là : de temps à autre, je m’épile.
La recette
Dans une casserole, faites chauffer le sucre et l’eau jusqu’à ce que le mélange épaississe. A ce stade, vous venez de réinventer le caramel. Versez une goutte sur une soucoupe. Il faut qu’elle soit bien bombée. Ainsi, on peut la manipuler entre ses doigts et la malaxer comme une bille. Incorporez alors le jus de citron au mélange, toujours à feu doux. Ajoutez le miel, et laisser bouillir à peine deux minutes. Apposez la cire tiédie en couches extrêmement fines, à l’aide d’une lame de couteau, par exemple. Toujours dans le sens de la pousse du poil. Appliquez une bande de tissu (ou de coton blanc découpé en bandes). Tirez en serrant les dents. Ayé, vous êtes douce et nature !