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La Sécu met la charrue avant les boeufs
jeudi, 25 mars 2004 / Karen Bastien /

Rédactrice en chef du magazine et des éditions papier de "Terra eco"

10,6 milliards d’euros de déficit pour l’assurance-maladie en 2003. C’est le résultat de l’inflation des dépenses de santé, sous la pression du vieillissement de la population, des progrès thérapeutiques, de la carence de cotisations liée à l’augmentation du chômage. Ce contexte conforte le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, dans sa volonté de réformer l’assurance-maladie. Des pistes douloureuses sont évoquées : notamment, augmenter le champ d’intervention des mutuelles. C’est en tout cas ce que suggère le rapport Chadelat (avril 2003), du nom de Jean-François Chadelat, l’ancien directeur chargé des questions de santé chez Axa de 1990 à 1994, et l’un des alchimistes de la réforme Juppé de 1995. Le gouvernement s’est quant à lui montré très prudent, voire évasif, période d’élections oblige. Mais à défaut de programme de réforme, la Sécu tient au moins un plan de communication. Celui-ci sera doté de plusieurs millions d’euros, peut-être prélevés sur les 135 millions d’économies réalisées depuis l’automne par le déremboursement de 82 médicaments. En juin 2003, l’envoi à 26 millions de foyers d’une documentation sur la réforme des retraites, élaborée par l’agence Publicis, avait coûté 3 millions d’euros.