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5%
vendredi, 29 juin 2012 / Alexandra Bogaert

C’est le pourcentage de hausse, en valeur, du marché français des pesticides l’an dernier. Et c’est bien parti pour durer.

La nature est bien faite. Les mauvaises herbes qui – folles qu’elles sont –, reviennent chaque année à la charge, font les choux gras des vendeurs d’herbicides.

En 2011, ces derniers ont vu la demande grimper de 17%. Il fallait bien cela pour contrer l’apparition des mauvaises herbes, durablement installées sur les betteraves notamment, en raison d’un printemps exceptionnellement chaud et sec.

C’est en tout cas l’explication avancée par l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) à l’occasion de la présentation, mercredi, de son rapport d’activité 2011/2012.

Les insectes ne sont pas nos amis

Toujours grâce au beau temps ensoleillé, les parasites se sont régalés de colza, de céréales et de la vigne. Il a fallu aux agriculteurs investir davantage dans les insecticides (+11%) mais moins dans les fongicides (-10%) en raison d’une baisse de la présence de champignons sur la vigne et les céréales.

En tout, le marché des produits phytosanitaires a crû de 1,3% en volume et de 5% en valeur, pour un chiffre d’affaires avoisinant 1,9 milliard d’euros. L’arrivée sur le marché de nouveaux produits mais aussi le printemps particulièrement humide que nous venons de vivre - qui va faciliter la prolifération des champignons - devraient encore maintenir la consommation de pesticides à un niveau élevé cette année. Et permettre à l’Hexagone de garder sa place de plus grand utilisateur de pesticides d’Europe.

« Pourquoi ne pousse-t-on pas plus les techniques alternatives à ces produits potentiellement dangereux ? Pourquoi la France n’est pas plus agressive pour défendre un verdissement de la PAC (Politique agricole commune, ndlr) au niveau européen ? », s’interroge l’association Générations Futures.

« Alors que les mesures prises dans le cadre du Grenelle de l’environnement annonçaient -50% de pesticides en 2018, +6% de bio en 2012, force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous », se désole dans un communiqué François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, qui ne peut que constater l’échec du plan Ecophyto et espère un changement de stratégie de la part du nouveau gouvernement.