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Bâtisseur de pavillons verts
lundi, 30 mars 2009
/ Caroline Coq-Chodorge
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/ Vincent Baillais
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François Marty en a marre des quartiers « verts » accessibles seulement aux bobos. Il s’est donc lancé dans l’écoconstruction de logements sociaux.
L’homme à la carrure massive et la petite maison de bois brut se ressemblent. Lui ne vit pas dans cette habitation mais l’a conçue un peu à son image : simple, atypique, résolument ambitieuse. François Marty, 54 ans, dirige l’entreprise Scierie et palettes du littoral (SPL) et les chantiers d’insertion de l’association Chênelet, basés dans le Pas-de-Calais. Au début des années 2000, il se lance dans l’écoconstruction de logements sociaux. Depuis, une dizaine de maisons sont sorties de terre, dont quatre à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à côté de Paris. François Marty frappe à la porte de l’une d’elles. Sourires. Les propriétaires ont acheté l’an passé cette habitation de 100 m2 avec jardin contre un chèque de 150 000 euros, grâce à un programme d’accession sociale à la propriété.
L’homme résume sa démarche en deux mots : écologie populaire. « Les plus modestes souffrent souvent de surendettement parce que leur habitation est de mauvaise qualité. Nous avons donc décidé de construire avec eux et pour eux des logements sociaux sains, aux charges très faibles, et avec des ressources locales. » Il interroge, provocateur : « On est capable de faire des écoquartiers pour les bobos. Pourquoi pas pour les pauvres ? A ce rythme, on va faire du développement durable pour les uns et du sous-développement durable pour les autres. »
Aujourd’hui, sa structure compte 130 salariés. Il s’agit de « la première entreprise de la filière bois dans le Nord-Pas-de-Calais ». François Marty assume sa réussite. « Serait-on inefficace parce qu’on fait du social ? Et doux rêveur parce qu’on est écolo ? » Ses écoconstructions ont été primées par Ashoka, association qui promeut l’entreprenariat social et le pousse à voir plus grand : construire 50 maisons par an dans les cinq ans et essaimer en transmettant son savoir-faire.
Photo Vincent Baillais pour Terra eco
L’association le Chênelet
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